Le ministère de la Formation professionnelle et de l’emploi a présenté, mardi à Tunis, le rapport d’analyse des résultats de l’enquête de transition vers le marché du travail des jeunes (femmes et hommes) en Tunisie, réalisée par l’Institut national de la statistique (INS) et analysée par l’Observatoire national de l’emploi et des qualifications (ONEQ), en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT).
L’étude, qui a révélé que 18% des jeunes tunisiens âgés entre 19 et 25 ans n’ont aucune activité éducative ou professionnelle, s’est basée sur un échantillon de trois mille jeunes. Hafedh Laâmouri, ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi, a indiqué que ce chiffre est “très inquiétant” dans la mesure où l’oisiveté, mère de tous les vices, peut engendrer la délinquance et le terrorisme”. L’enquête a, également, révélé qu’un jeune âgé entre 19 et 25 ans sur sept est en chômage.
9% d’entre eux sont issus de familles nécessiteuses. Le chômage vécu par ces jeunes est aussi, toujours selon l’enquête, de longue durée. En effet, 38% des chômeurs cherchent un emploi depuis au moins deux ans.
La plupart d’entre eux n’ont pas décroché un entretien d’embauche depuis 12 mois. 100 mille jeunes âgés entre 15 et 19 ans ne sont ni scolarisés, ni en formation professionnelle, ni insérés dans le marché de l’emploi. Ce chiffre a été qualifié d'”alarmant” par le ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi. Pour ce qui est des jeunes diplômés, l’enquête a démontré que plus de 50% des jeunes diplômés ne travaillent pas dans leur secteur d’activité.
Ils sont répartis comme suit : agents et personnel non qualifié (26,8%), artisans (14,8%) et ouvriers et vendeurs (16,3%). Il est impératif, selon Laâmouri d’effectuer une deuxième étude pour pouvoir identifier les besoins du marché du travail. “On pourra, ainsi, mettre en place des stratégies pour adapter les besoins du marché au processus éducatif “, a- t-il ajouté. L’enquête a aussi démontré que 5% des jeunes travailleurs nes sont pas affiliés à un syndicat.
Laâmouri, qui a affirmé qu’il faut encourager la micro- économie qui représente 85% de l’économie nationale, a relevé un point “positif” dans l’enquête à savoir l’absence du “phénomène du travail des enfants”, grâce au pourcentage élevé du taux de scolarité.