Taher Chaibi, légende du football tunisien et ancienne gloire du C.Africain, est décédé mardi matin des suites d’une longue maladie, à l’âge de 68 ans, annonce le club “rouge et blanc”. Il avait été admis il y a deux semaines dans une clinique de la capitale dans un etat critique pour un accident vasculaire cérébral.
Son état de santé etant fragile depuis quelques années, le virevoltant attaquant des années 60-70 avait été hospitalisé la dernière fois en novembre 2013. Considéré comme l’un des meilleurs footballeurs de l’histoire de la Tunisie, Chaibi est né le 17 février 1946 à Tunis.
“Tahar Boy”, comme le surnomment ses amis, grandit dans le quartier tunisois de Bab Jedid, fief populaire de l’équipe de football du Club africain. Dès son enfance, il est passionné par le football, lui consacrant l’essentiel de son temps et de son intérêt au point de reléguer au second plan ses études.
Chaïbi est avantagé par une morphologie impressionnante et une puissance qui intimide. En signant dès 1959 sa première licence au Club africain, il déclenche le processus qui fera de lui la principale attraction du football tunisien entre1963 et 1973.
Avec Sadok Sassi dit “Attouga”, son ami d’enfance, il apporte une précieuse contribution à un Club africain privé de succès depuis l’indépendance du pays et qui se contente de deux infructueuses finales de coupe en 1956 et 1963. Le jeune attaquant fait sensation par sa vélocité et un football en rupture avec le paysage de l’époque.
Sa force de pénétration affaiblie les défenses adverses au grand bonheur du buteur du club Mohamed Salah Jedidi. Chaïbi récolte régulièrement les trophées à l’exception des années 1966 et 1971, ce qu’aucun footballeur tunisien n’a pu réaliser à ce jour.
Même en 1964-1965, lorsque son club est coiffé au poteau en championnat par le Stade tunisien, Chaïbi prend sur son compte d’assurer la compensation en finale de la coupe face à un Avenir sportif de La Marsa qui ne manquait pas d’ambition. A 19 ans, il intègre la sélection nationale lors d’un match amical joué face aux Hongrois de Ferencveros TC, le 21 février 1965, au stade Chedly-Zouiten (0-0). Il acquiert la notoriété le 2 mai 1965 en inscrivant à Casablanca l’unique but du match opposant la sélection nationale à celle du Maroc.
D’un pas assuré, Chaïbi entame une carrière internationale succède graduellement à son idole Noureddine Diwa dans le cur des Tunisiens. En équipe nationale, il entrevoit de grandes perspectives après une sévère élimination aux Jeux olympiques d’été de 1968 par tirage au sort profitant au Maroc. En effet, une victoire historique en phase préliminaire de la coupe du monde 1970, le 17 novembre 1968 à Alger (2- 1), semble promettre à la sélection un voyage au Mexique. La mobilisation des professionnels algériens lors du match retour n’impressionne pas outre mesure Chaïbi et ses camarades (0-0).
Mais face au Maroc, la double confrontation se déroule essentiellement dans une psychose récurrente. Un match d’appui s’impose donc. A Marseille, Chaïbi bénéficie du renfort de Diwa au point d’ouvrir le score dès la troisième minute. Ce n’est pas suffisant car le chassé-croisé débouche finalement sur le nul et un tirage au sort à nouveau favorable au Maroc.
Taher Chaibi compte un palmarès impressionnant avec quatre titres de champion de Tunisie (1964, 1967, 1973, 1974), sept coupes de Tunisie (1965, 1967, 1968, 1969, 1970, 1972) une Coupe du Maghreb des vainqueurs de coupe (1970) et une Coupe du Maghreb des clubs champions (1973).