L’organisation d’un dialogue à la recherche de solutions pour la situation économique actuelle est une perte de temps et risque d’éloigner le gouvernement de sa mission essentielle, a estimé Hassine Dimassi, ancien ministre des Finances.
L’organisation de ce dialogue « est une perte de temps et risque d’éloigner le gouvernement de la mission qui lui est dévolue, celle de rétablir la sécurité, de restaurer la confiance et de sortir de la crise économique étouffante que traverse la Tunisie », a expliqué Dimassi qui s’exprimait lors d’une conférence organisée samedi soir à Houmet Souk à Djerba (gouvernorat de Médenine).
« Le dialogue n’aboutira pas à de solutions urgentes à la situation économique, chacun défendant son point de vue », a- t-il argumenté.
Il y a lieu maintenant de prendre des mesures urgentes et audacieuses, a-t-il insisté, dès lors que l’économie est agonisante. L’organisation de ce dialogue est donc inapproprié du moment que les problèmes économiques ne peuvent pas être résolus grâce à de solutions consensuelles, a-t-il soutenu.
D’après Dimassi, la Tunisie vit les moments les plus difficiles de son histoire car elle continue d’adopter un modèle de développement caduc qu’aucun gouvernement en place n’a eu l’audace de changer.
« Ce qui a contribué à la création d’une situation complexe et floue était l’émergence de courants politiques après la révolution qui n’avaient pas pour but de changer le modèle de développement autant qu’ils avaient l’intention de changer le modèle de société », a-t-il regretté.
La croissance modeste durant ces trois dernières années enregistrée dans des secteurs non productifs classés désormais secteurs clés de l’économie ne fait qu’aggraver la situation, a mis en garde Dimassi.
L’économiste a appelé, à cet égard, à prendre des mesures d’urgence en termes de dépenses de compensation, des salaires, de réduction des dépenses de l’Etat, des finances publiques, des équilibres économiques et financiers et de la dynamisation des secteurs paralysés.
Dimassi a également dit craindre les réactions face à la loi de finances complémentaire qui prévoit des mesures « douloureuses » pour les catégories sociales moyennes et démunies mais qui « sont dictées par la situation actuelle ».