La France et l’Allemagne veilleront à ce que l’Europe apporte un soutien financier et logistique à la Tunisie en vue de l’aider à couronner de succès son processus de transition, ont affirmé, vendredi, les ministres francais et allemand des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Frank-Walter Steinmeier.
Dans une conférence de presse conjointe avec le ministre des affaires étrangères, Mongi Hamdi, ils ont réitéré la confiance de l’Allemagne et de la France en la réussite du processus démocratique en Tunisie. « Après l’adoption de la nouvelle constitution, nous croyons en la capacité du gouvernement et du peuple tunisiens à franchir les prochaines étapes, en particulier, la promulgation de la loi électorale et l’organisation des élections », ont souligné les deux chefs de la diplomatie française et allemande.
//Investir en Tunisie c’est investir dans la démocratie// Annoncant un soutien financier de la France à la Tunisie d’une valeur de 500 millions d’euros, Laurent Fabius a indiqué qu'”Investir en Tunisie c’est investir dans la démocratie”.
A cet effet, un prêt de 345 millions d’euros sera destiné à la rénovation ferroviaire du Triangle de phosphate, l’équipement des ports de Rades, La Goulette et Bizerte, ainsi que le cofinancement du Réseau ferroviaire rapide (RFR) du Grand-Tunis.
Il a, également, annoncé l’octroi, par l’Agence francaise de développement (AFD), de 150 millions d’euros pour le financement de projets de réhabilitation de quartiers populaires, d’assainissement et d’adduction d’eau potable dans les régions défavorisées ainsi que l’élaboration d’un projet d’accord de reconversion des dettes tunisiennes en projets d’investissement à hauteur de 60 millions d’euros. Fabius a rappelé, aussi, que les 1300 entreprises implantées en Tunisie ont généré près de 3800 emplois en 2013.
//Appui à la Tunisie auprès des instances financières//
De son coté, Steinmeier a réaffirmé que l’Allemagne poursuivra son soutien financier et logistique à la Tunisie pour l’aider à relever les défis de la prochaine étape, saluant, dans ce cadre, les réformes engagées depuis la révolution, notamment, dans les domaines politiques et économiques. « L’Allemagne continuera, aussi, à appuyer la Tunisie auprès des institutions financières internationales pour l’aider à concrétiser les aspirations sociales et économiques de son peuple », a ajouté Steinmeier.
Au plan sécuritaire, les deux ministres ont salué l’approche adoptée en Tunisie dans ce domaine à l’échelle nationale et régionale notamment sur la frontière avec la Libye, soutenant l’appel aux Nations Unies de désigner un envoyer spécial pour favoriser le dialogue national en Libye.
« Les méthodes et moyens d’intervention auprès des autorités tunisiennes au plan sécuritaire seront profondément étudiés lors des visites attendues prochainement du chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomâa à Paris et à Berlin », ont-il précisé. Pour sa part, Mongi Hamdi a fait savoir que le gouvernement tunisien a entamé des contacts directs avec les autorités libyennes pour assurer la protection des diplomates et des ressortissants tunisiens en Libye.
Abordant le dossier syrien, les deux ministres francais et allemands ont qualifié de « catastrophe humanitaire » la situation dans ce pays avec notamment l’enregistrement de 150 mille morts et le déplacement de millions de réfugiés. Fabius a estimé que l’organisation d’élections « démocratiques », au mois de juin prochain, en Syrie, est « une tragique farce », réaffirmant le soutien de la France à une opposition modérée et à une solution politique à la crise dans ce pays. La visite conjointe des ministres francais et allemand des Affaires étrangères, en Tunisie (24-25 avril 2014), est le premier déplacement du genre à l’étranger, hors Europe.
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