Nidhal Ouerfelli, porte-parole du gouvernement provisoire, a indiqué, vendredi, à La Kasbah, qu’il n’est pas question de privatiser les deux banques publiques, à savoir la Banque de l’habitat (BH) et la Société tunisienne de banque (STB), ni de licencier leurs employés.
Il a ajouté, dans une déclaration à la presse, à l’issue d’un conseil ministériel restreint présidé par le chef du gouvernement, Mehdi Jomaa, qu’une nouvelle stratégie d’intervention de l’Etat dans le secteur bancaire sera lancée sur six mois, de mai à octobre 2014, pour ensuite entreprendre la réforme effective du secteur bancaire.
Il a expliqué que la privatisation n’a pas été jugée efficace pour réformer le secteur, d’où la décision de s’orienter vers le renforcement du partenariat public-privé entre les banques tunisiennes.
M. Ouerfelli a souligné que la nouvelle stratégie, décidée pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, vise à restructurer le secteur bancaire pour aider à la création de postes d’emploi, consolider le rythme de l’investissement privé, soutenir l’économie nationale, permettre aux PME d’accéder aux sources de financement et soutenir le micro- financement.
La stratégie s’articule autour de quatre axes, à savoir la rationalisation, le pragmatisme, la progressivité et l’efficience de l’intervention du secteur bancaire dans le financement de l’économie nationale.
Le porte-parole du gouvernement a fait savoir que cette stratégie de réforme se base sur une nouvelle structure de l’intervention de l’Etat dans le financement de l’économie, fondée sur une nouvelle gouvernance du secteur bancaire et le partenariat public-privé.
Cette stratégie intervient à la suite d’un audit global des banques publiques (STB et BH), en attendant la finalisation de l’audit de la BNA.
Il a affirmé que la réforme du secteur bancaire est liée à celle des entreprises publiques tunisiennes, étant donnée que les banques publiques constituent les principaux bailleurs de fonds de ces sociétés.
La nouvelle stratégie d’intervention de l’Etat dans le secteur bancaire a été élaborée sur une base participative, avec la consultation de tous les intervenants du secteur bancaire en Tunisie, qui ont tous convenus de la nécessité d’une nouvelle réforme.
Il y a lieu de rappeler qu’une réunion technique s’est tenue, mercredi 16 avril courant, à la BCT, sous la présidence du gouverneur de la Banque centrale, du ministre de l’économie et des finances et du porte-parole du gouvernement, et en présence de tous les intervenants et organisations professionnelles et syndicales, pour débattre de cette stratégie.