Mourad Hattab, directeur chargé des risques et des tableaux de bord à la Société tunisienne de banque (SBT), chercheur universitaire et expert, titulaire d’un master of business administration en gestion des risques et des crises financières de l’université Paris 10, fait la une des journaux et chaînes de télévision tunisiens ces derniers jours. Il vient d’observer une grève de la faim de 4 jours. Pour cause de harcèlement moral, gel administratif et injure qu’il subit de la part de ses supérieurs hiérarchiques.
Ainsi, dans une interview accordée à notre confrère Al Masdar, Mourad Hattab qualifie de “graves“ les pressions qu’il subit au sein de la STB. Il a ajouté être “victime d’insultes et de harcèlement moral en réaction à ses déclarations accordées aux médias à propos de la situation économique du pays“.
Autrement dit, à la STB tout semble dire que si on dénonce ce qui ne va pas dans le pays, c’est qu’on n’est pas patriote.
M. Hattab a expliqué que les difficultés financières que subissent les Tunisiens risquent de faire semer le chaos et créer une guerre civile dans le pays. Dans ce contexte, il accuse la Troïka d’être à l’origine de la dilapidation des fonds publics.
Concernant la STB elle-même, M. Hattab souligne qu’elle est truffée d’espions qui oeuvrent discrètement pour faire couler l’économie financière (déjà déficitaire de 2,7 milliards de dollars), et ce à travers les nominations anarchiques de cadres incompétents dans des postes clefs.
L’expert tunisien pointe également un doigt accusateur à l’encontre «des parties religieuses extrémistes» les soupçonnant d’être à l’origine de ces plans machiavéliques pour faire couler le pays, vu que ces derniers détiennent le pouvoir absolu au sein de la banque et la dirigent dans l’ombre et en toute impunité.
Revenant sur son cas personnel, M. Hattab déclare avoir tenté d’ouvrir des canaux de dialogue avec ses supérieurs sans succès, et que, aujourd’hui, «… j’ai peur d’être délogé de mon bureau et de voir les pressions exercées à sur moi s’intensifier».
Lire la version arabe sur : Al Masdar