“Le théâtre tunisien a un besoin urgent de développer son esthétique et ses outils” a considéré Moez Mrabet, enseignant à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique (ISAD).
Ceci est nécessaire pour être au diapason des changements drastiques que vit la société car le paysage théâtral tunisien semble, aujourd’hui, avoir perdu le sens de la création qui le distinguait durant certaines périodes, dit- il.
L’universitaire tunisien a souligné l’urgence de pallier à ce besoin pour s’orienter vers un nouveau théâtre et pour une action théâtrale innovante, ce qui constitue un défi pour l’art et la culture en Tunisie durant cette étape qu’il a qualifié de critique.
Ces propos ont été recueillis lorsque l’universitaire de l’ISAD présentait vendredi une conférence sur ” Les enjeux de l’écriture dramatique dans le théâtre tunisien entre contestation et révolution, l’expérience du laboratoire tunisien”. Cette présentation est au menu du colloque co- organisé par l’ISAD et l’Ecole Nationale Supérieure des Arts dramatiques et Techniques de Lyon (ENSATT) ayant pour thème “Ecrire avec son temps”.
Selon Moez Mrabet, trois ans après la révolution, la Tunisie vit actuellement un état de rigidité politique due à la pression et à l’influence de forces antagonistes de la révolution et à l’échec de l’élite intellectuelle à imposer son point de vue et son approche.
“Pire encore est l’amplification de l’extrémisme religieux qui a fait jaillir des vagues de violences que le pays a récemment vécu”. Il a attiré l’attention sur ce qu’il a appelé “l’état de cassure” que cette situation a fait naître et qui menace les libertés fondamentales.