La proclamation, le 11 avril 2014, de la bande frontalière Ouest zone d’opérations militaire est justifiée par le développement des activités des réseaux du crime organisé dans le négoce des armes, munitions et stupéfiants, la contrebande transfrontalière de produits dangereux et l’utilisation des armes, a expliqué, jeudi, le porte-parole du ministère de la Défense nationale, le colonel-major Taoufik Rahmouni.
Proclamée en vertu d’un arrêté républicain, cette décision s’explique, également, par la multiplication des embuscades, la pose de mines non conventionnelles pour cibler les éléments militaires et sécuritaires, outre la montée des menaces représentées par les organisations terroristes retranchées dans les parages, a-t-il encore précisé, lors d’une conférence de presse.
La mise en place d’une zone d’opérations militaires ne vise nullement à « restreindre la liberté de déplacement, le travail habituel ou la présence illégale » mais à « combattre les activités illicites comme le terrorisme, la contrebande ou l’exploitation du territoire nationale par les organisations terroristes et les réseaux du crime transfrontalier, a ajouté Rahmouni. Il s’agit aussi d’« assister les personnes se trouvant légalement à l’intérieur de cette zone en cas de menaces ou de menées criminelles », a-t-il poursuivi.
Toute entrée dans la zone fermée est subordonnée à l’obtention d’une autorisation préalable des autorités militaires et doit se faire par des points d’accès et des itinéraires bien déterminés, a-t-il enchaîné, précisant que les procédures de contrôle et de fouille sont appliquées aussi bien aux points fixes que par les patrouilles mobiles.
Le lieutenant-colonel Rahmouni a assuré que les forces militaires traqueront les groupes terroristes armés par tous les moyens disponibles « aussi longtemps que persistera l’activité belliqueuse », indiquant que les unités militaires et sécuritaires auront la latitude d’user de tous les moyens disponibles pour investir et perquisitionner les lieux et locaux, habités ou non, qui abriteraient des éléments terroristes, des armes ou des produits prohibés.
Le lieutenant-colonel Rahmouni a également expliqué que les mesures en question s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région, surtout après la reprise récente des explosions de mines, affirmant que le nouveau dispositif n’aura aucun impact sur les civils « dans la mesure où la zone concernée est quasiment inhabitée ».
Le porte-parole du ministère de la Défense a, d’autre part, démenti qu’un quelconque responsable militaire américain ait effectué une visite dans le périmètre du Chaambi, précisant que tout acte de la coopération militaire avec les Etats-Unis d’Amérique est toujours annoncé en temps opportun.
Le président de la République provisoire Mohamed Moncef Marzouki avait pris un arrêté républicain en date du 11 avril 2014 déclarant « zone d’opérations militaires le périmètre du mont Chaambi et de certains autres reliefs attenants », avec obligation d’obtenir une autorisation préalable des autorités militaires pour y accéder ».
Selon un communiqué de la présidence de la République rendu public, hier mercredi, l’arrêté républicain 2014-70 qui entre en vigueur à la date de sa publication restera valide jusqu’à la fin des opérations.