A quelques heures du démarrage de l’élection présidentielle en Algérie, la presse algérienne et internationale s’inquiète du risque d’actes de violences (la France a déconseillé à ses ressortissants d’aller en Algérie), mais surtout d’une manipulation du scrutin.
EL Watan titre «Sans fraude, Bouteflika ne passera pas»
Le président du MSP, dont le parti boycotte la présidentielle de demain, a déclaré : «La campagne électorale qui vient de s’achever a finalement donné raison à notre position de ne pas participer à la mascarade électorale de demain. «Si l’élection est libre, il sera impossible à Bouteflika de gagner. Mais elle sera truquée et le président sera élu pour un 4e mandat», a déclaré le président du MSP lors d’une conférence de presse animée hier à Alger. Le leader islamiste a énuméré les cas de fraude qui ont existé jusque-là. Parmi les preuves citées par le chef du MSP, on note : «L’utilisation des moyens de l’Etat au bénéficie du président-candidat, la réquisition des travailleurs des entreprises et administrations publiques pour assister aux meetings des 7 mandataires du candidat du pouvoir et l’exploitation des médias publics au profit du chef de l’Etat.» Lire
Il a assuré que Bouteflika sera réélu par la fraude, Makri : “La campagne était une mascarade”
Le chef du MSP prévoit une forte pression politique sur le pouvoir après l’élection et une exacerbation de la guerre des clans. Au sortir d’une campagne électorale qu’il n’a pas hésité à qualifier de “mascarade”, le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP) s’est dit, hier lors d’une conférence de presse animée au siège national de son parti à Alger, plus que jamais conforté dans la décision du boycott de la présidentielle. “Comme nous l’avons prévu, la campagne électorale était une vraie mascarade. Cela conforte notre décision de boycott”, a-t-il soutenu. S’appuyant sur des rapports des bureaux régionaux de son parti, M. Mokri assure que la campagne se distingue par une grande “désaffection populaire”. Lire
Benflis : “Pas de recours à la violence en cas de fraude”
En cas de fraude avérée lors de la présidentielle du 17 avril prochain, la contestation du candidat Benflis ne sortira pas du cadre verbal. Après avoir moult fois assuré ne pas se “taire”, l’ancien chef de gouvernement a été clair hier : pas de recours “à la violence” en cas de trucage des urnes. En revanche, a-t-il ajouté, “s’il y a fraude, je ne me tairai pas parce qu’il s’agira de la confiscation de la voix du peuple et de sa volonté”. Lire
Pour lui, les Algériens «doivent être confiants, quant au respect de leur choix légitime et souverain»
A la veille de l’élection présidentielle, qui se veut capitale, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales intervient pour donner des clarifications. Dans un entretien accordé à l’agence APS, Tayeb Belaïz a dressé tout un bilan de l’opération électorale. M. Belaïz a fait état de toute l’architecture électorale. Selon lui, près de 23 millions d’électeurs algériens sont appelés à se rendre aux urnes demain pour choisir parmi six candidats en lice, le président de la République pour les cinq prochaines années. Pour permettre aux 22.880.678 d’électeurs inscrits sur les listes électorales, en Algérie et à l’étranger, d’accomplir leur devoir, il a été prévu 11.765 centres et quelque 49.971 bureaux de vote dont 167 itinérants. Plus de 460.000 fonctionnaires sont mobilisés pour encadrer ce scrutin, selon les chiffres officiels. Lire
Ali Benflis : « La fraude a déjà commencé »
Vous portez de graves accusations sur la fraude avant même que l’élection n’ait eu lieu…
Si l’élection se passe normalement, j’accepterai le verdict du peuple, mais la fraude a déjà commencé. Quand j’ai déposé mon dossier de candidature au Conseil constitutionnel, j’ai produit les deux conditions requises, bien qu’une seule soit nécessaire : la signature de 600 élus et de 60 000 citoyens, et bien plus même. Le président-candidat, nous dit-on, en a fourni 4 millions, réunies en quarante-huit heures… C’est impossible. On a pris les listes d’état civil des communes et on s’est mis à les reproduire à l’insu des intéressés. Si cela se trouve, il se pourrait même que j’y figure ! Des élèves sont revenus chez eux avec des formulaires d’inscription. On a même instrumentalisé l’école. Lire
Les regards multiples des Algériens de France sur l’élection
Alors que l’élection présidentielle algérienne doit avoir lieu, le 17 avril, les Algériens de France ont eux aussi la possibilité de s’exprimer dans les urnes. Depuis le 12 avril, des bureaux de vote ont été ouverts dans les représentations consulaires. Ils sont 815 000 inscrits sur les listes électorales. Mais c’est en fait très peu, rapporté à la taille de la diaspora, forte d’environ 5 millions de personnes, selon l’Association internationale de la diaspora algérienne (AIDA). La preuve d’un intérêt très distancé pour la politique algérienne et d’avis très variés. Lire
Présidentielle en Algérie : une élection jouée d’avance?
On vote jeudi en Algérie, et jusqu’à ces dernières semaines le résultat ne faisait pas de doute : le président sortant Abdelaziz Bouteflika gagnait son quatrième mandat, malgré son état de santé, une incapacité physique qui l’a empêché de tenir un seul meeting.
77 ans, un AVC, trois mois d’hospitalisation à Paris… et depuis, quelques rares apparitions dans un fauteuil avec une élocution laborieuse. La candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika a alimenté toutes les rumeurs, pourtant aujourd’hui la communication du président balaie tous les doutes : “Abdelaziz Bouteflika va mieux”, et grâce à ses émissaires qui ont parcouru le pays, Bouteflika est partout. Lire
Les candidats aux élections algériennes
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