Tunisie – Le Kef : Des hommes se mobilisent contre le pillage de la réserve naturelle de “Sadine”

Ils n’étaient ni nombreux, ni armés, et pourtant, ils ont réussi à transcender tous les déboires de l’incivisme et sauvé la jeune réserve de Sadine (gouvernorat du Kef) où l’on venait d’introduire des gazelles de montagne dans le noble dessein de repeupler cette zone forestière à la végétation luxuriante et fort attractive, de ce type d’animaux.

Pour certains, les ouvriers de la réserve sont de véritables héros qui ont affronté tous les périls en particulier, pendant les premiers mois qui ont suivi la révolution, au cours desquels on a assisté à un vrai combat mené par ces ouvriers, déterminés qui ont veillé jour et nuit pour préserver cette réserve qui constitue un véritable joyau.

On se perd dans l’immensité naturelle de cette zone forestière de la Tunisie continentale où cohabitent les sangliers, les bouquetins, les hyènes, les chacals, les lièvres et les tortues parfois dans un mouvement de procession, souvent illustré au moment où ils s’agglutinent pour s’abreuver, ensemble, dans les eaux de la rivière de Oued le “Khol” qui traverse la forêt avant de se déverser dans le Mellègue.

Aujourd’hui, les employés et les responsables se sentent à la fois fiers et soulagés d’avoir sauvé la réserve du pillage et surtout des risques de disparition des gazelles introduites dans la réserve. Ces bovidés ont réussi formidablement à s’adapter au climat continental de la région et à se reproduire, généreusement, au terme d’une longue bataille menée par des hommes, ne disposant que de leur foi et de leur volonté de faire face à une situation grâve, délicate et aux risques parfois imprévus.

Dans l’enclos de la réserve, vivent aujourd’hui en paix, sept espèces appartenant à la catégorie des mammifères ruminants, ongulés très proches du bouquetin (chèvre de montagne). Les mâles sont reconnaissables à leurs cornes grasses et recourbées en volute. Le premier couple a été introduit en 2008, se rappelle Mustapha Boulifi, ouvrier alerté et l’air ingambe, soulagé de voir cette espèce réussir sa pérennisation et donner l’espoir de voir les bouquetins dépêtrer, gambader librement dans la nature et peupler l’espace forestier.

Le commissaire régional au développement agricole du Kef et les employés qui l’épaulent, dans ces actions destinées à sauvegarder le patrimoine forestier national, se disent fiers d’avoir remporté ce premier combat contre le pillage et nourrissent l’espoir de voir cet espace naturel pendre plus de dimension, d’autant plus que l’on a créé, dans la réserve, un écomusée qui illustre la richesse patrimoniale de la forêt et la multitude des espèces qui la peuplent. Des problèmes relatifs aux équipements et à l’infrastructure méritent cependant tout l’intérêt recquis pour sauvegarder “Sadine”. Les responsbales évoquent le vol des fils de la clôture longue de près de 36 km, qui ont été totalement pillés, donnant de la sorte libre accès, à tout un chacun, à cet espace qui était protégé.

En outre, une aire de repos a été aménagée pour accueillir les visiteurs et autres amoureux de la nature qui n’hésitent plus à répondre à l’appel du calme et de la beauté de la forêt en se rendant de plus en plus à ce site naturel attrayant.