Un certain nombre de partis politiques ont fait part, lundi dans des communiqués, de leur pleine solidarité avec les familles des martyrs et blessés de la révolution à la suite des verdicts controversés rendus par la Cour d’appel militaire de Tunis.
Ils ont appelé à former des pourvois contre ces jugements, à mettre en oeuvre la loi sur la justice transitionnelle, à assainir le corps de la magistrature et à mettre en place au plus vite la commission Vérité et Dignité.
Pour le parti Al-Joumhouri, le système judiciaire tunisien, tous degrés confondus, « s’est montré incapable de traiter les affaires de corruption et d’arbitraire d’avant la révolution, de même que les affaires de meurtres et de répression par lesquels le régime déchu avait tenté contrecarrer la révolution du peuple tunisien ».
Réaffirmant son rejet de la politique de sanction collective, le parti a souligné la nécessité de faire front à l’impunité, à hâter la mise en oeuvre de la loi sur la justice transitionnelle, à ouvrir tous les dossiers pour demander des comptes aux fautifs et à rendre justice aux victimes.
Le Mouvement Wafa trouve de son côté que les verdicts rendus par la Cour d’appel militaire « cadrent bien avec les tentatives de maintes parties de réhabiliter le système du pouvoir déchu », exhortant l’ensemble des forces nationales et révolutionnaires à « user de tous les moyens pacifiques et civilisés pour exiger que la magistrature soit expurgée des figures de la corruption ».
Quant au Parti de la réforme et du développement, il s’est fortement indigné des jugements rendus, les trouvant « disproportionnées par rapport à la gravité des crimes commis et à la position politique et de commandement occupée par les prévenus du temps où ils étaient des figures marquantes de l’ancien régime ».
« Les jugements rendus montrent encore une fois que l’arsenal législatif contre lequel la révolution s’était faite ne se prête pas pour juger les caciques de l’ancien régime et rendre justice aux victimes ». Le parti Attaliaa considère quant à lui que les verdicts rendus sont « assimilables à un nouvel assassinat des martyrs et constituent une atteinte délibérée aux droits de leurs proches et un camouflet pour tous les hommes et femmes libres et aux aspirations du peuple à la dignité et à la justice ».
Selon Attaliaa, ces verdicts sont « le fruit de trois années d’atermoiements, de faux-fuyants et de mensonges, émaillées de destructions de preuves, de redistributions des cartes et de conclusions de marchés donnant-donnant », en portant la responsabilité à « tous les gouvernements successifs et en particulier la Troika, Ennahdha en tête ».
Le Mouvement Nidaa Tounes qui marque sa solidarité agissante avec les familles des martyrs et blessés de la révolution les exhorte en même temps à ne laisser quiconque exploiter leur juste cause pour de sombres calculs politiciens. Pour ce parti, les verdicts rendus « résultent d’un processus erroné dont assume la responsabilité l’ensemble du système issu des élections du 23 octobre ».
Nidaa Tounes fait également observer que les jugements en question ont été « rendus par une instance judiciaire indépendante et sont encore susceptibles de recours », estimant que ces verdicts ne doivent en aucun cas servir de prétexte pour mettre en cause les institutions judiciaires, militaire et sécuritaire ». Le parti s’engage également à oeuvrer de concert avec toutes les forces nationales en faveur de la mise en place des attributs et mécanismes d’une justice transitionnelle transparente.
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