Le Musée du Bardo a accueilli vendredi soir la 3ème édition de l’exposition “Art sans frontières”. Ce vernissage unit par l’art des artistes canadiens et tunisiens au delà des frontières, laissant libre à la création de s’exprimer.
Un public très nombreux, composé d’artistes tunisiens et canadiens, de galeristes, de journalistes et de diplomates, est venu découvrir peinture, sculpture, photo, céramique et installation.
Parmi les oeuvres phares se détachent du lot celles de Marlène-Luce Tremblay, dont la démarche artistique délicate se distingue dans une superposition de couleurs et d’images où se révèlent les précieux versets du Coran, qui expriment le profond amour de l’artiste pour le Maghreb, l’Orient et son héritage.
Ufemia Rizk, artiste canadienne aux origines palestinienne et jordanienne, marque son travail par la matière où le vert jaillit de la toile et la libère en toute fraîcheur.
Pour Dianne Michaelsen, pintosculpteur, ayant obtenu de nombreuses distinctions pour son travail, l’artiste donne ses lettres de noblesses au papier-photo qu’elle cisèle, telle de la dentelle, pour lui donner vie en 3D, dans des lieux presque irréels.
L’artiste et directeur du Centre d’histoire de Montréal Jean-François Leclerc présente, dans deux toiles qui pourraient être un diptyque, des personnages flottants et irréels que le blanc libère dans l’espace.
Saillantes, les oeuvres en rouge, noir et or de Pauline Bressan où lin et huile dans l’art contemporain se placent, s’expriment ainsi dans la mixité des matières pour marquer la mémoire par ses oeuvres à revoir.
Les installations d’Amel Zaiem où la mort est chaise en métal, est peut-être un peu pour dire que trépas sera la dernière place où l’humain trônera.
Pour Neyla Ben Ayed, artiste tuniso-canadienne qui a remporté le 1er prix du concours international d’Affiche Vues d’Afrique 2003 à Montréal, chaque carreau représente un enjeu formant un tableau où matière, couleurs et linéarité s’imbriquent harmonieusement, invitant presque à l’effleurement.
Pour sa part, Hamid Louhioui tente délicatement de percer le secret de la femme mystère, alors que Khédija Seddiki donne du style au tissage contemporain allié à la peinture pour présenter majestueusement sa “terre d’ocre et de lumière”.
Ainsi, la glaise marquée par le feu brûlant se déclare au delà des frontières à travers les oeuvres de l’artiste céramiste Maher Trabelsi.
Arbia Loudhaief présente, pour sa part, un travail où les éléments géométriques fusionnent à travers une sensualité presque brutale des couleurs et des formes.
L’artiste plasticienne Souad Mahbouli révèle, dans la délicatesse du non-dit, le rouge qui surgit au-delà de l’abstrait.
Ont aussi assisté au vernissage le ministre la culture Mourad Sakli, l’ambassadeur du Canada en Tunisie Sébastien Beaulieu. A cette occasion, les deux parties ont souligné leur volonté commune de promouvoir la coopération dans le domaine culturel. L’ambassadeur s’est déclaré “ravi que le Canada s’associe à cet évènement qui s’inscrit dans le cadre de 2014 année du Canada en Tunisie”.
Première manifestation du genre organisée dans ce musée, cette exposition, qui se poursuit jusqu’au 30 avril, dévoile des oeuvres à voir au musée du Bardo que son directeur a gracieusement mis à la disposition des artistes, une première qui unit l’historique et le contemporain. Cette initiative est notamment organisée par l’Association Artistes Plasticiens Sans Frontières (APSF).