Tunisie : Les enjeux de la coopération euro-méditerranéenne au coeur de la 21ème conférence de la COPEAM

La 21ème Conférence annuelle de la Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen (COPEAM) ouverte, samedi, à Gammarth, Banlieue nord de Tunis, se penche sur l’analyse des enjeux d’un nouvel élan de la coopération euro-méditerranéenne à travers des mécanismes participatifs dans le domaine audiovisuel.

«Réinventer un avenir commun” et “la place des jeunes”, sont les deux principales thématiques débattues par les participants à la conférence de la COPEAM qui se tient du 10 au 13 avril courant sous le thème “Méditerranée:repenser la coopération”.

Tout en affichant son optimisme quant à l’avenir de la coopération euro-méditerranéenne, Mathieu Gallet, président de la COPEAM note “nous avons tous besoin d’une coopération et l’obligation de tendre la main aux organismes spécialisés et à la société civile qui a la lourde tache d’orienter une société en pleine mutation politique, économique et sociale».

Depuis la chute de certains régimes autoritaires, trois ans auparavant, la COPEAM n’a cessé “de faire face à ces changements” par le biais de “projets communs, de coproductions méditerranéennes dans la Radio et de projets de formation”, relève M. Gallet.

Le ministre de la Culture Mourad Sakli note que, sur le plan méditerranée, “il y a de plus en plus d’échange entre jeunes des deux rives”.

Cependant et face au problème du chômage des jeunes, “un cadre juridique sur la propriété intellectuelle est plus que vital pour l’investissement dans le secteur culturel” souligne encore M.Sakli.

“Les Tunisiens ont su comprendre qu’il fallait réinventer l’avenir” comme le dit Bernardino Leon Gross, représentant spécial de l’UE pour la région du Sud de la Méditerranée suggérant de “suivre la voie tunisienne”.

Toutefois, M.Bernardino évoque le défi majeur en Tunisie qu’est l’économie et lance à ce propos un appel à la communauté internationale qui “a la responsabilité d’appuyer la Tunisie”, dit-il.

Il appelle, également, à soutenir “tous les pays de la région méditerranéenne” qui sont en transformation tout en évoquant la grande polarisation dans la région entre “pauvreté et non-pauvreté” entre “tolérance et fanatisme”.

“L’expérience de la coopération Ligue arabe-UE n’a pu atteindre l’objectif escompté”, rappelle Samir Al Kassir, Secrétaire Général Adjoint à la Ligue Arabe qui s’alarme sur le sort de “plus de 1 million de syriens placés dans des camps en Jordanie sans aide suffisante de la part des instantes européennes et onusiennes”.

Le bassin Méditerranéen, placé aujourd’hui au centre d’un carrefour a, comme le note Walid Daouk ex-ministre libanais de l’Information, “toujours était un lieu de conflit (la cause palestinienne)” à cela s’ajoute les problèmes liés au “terrorisme, aux réfugiés syriens (plus d’1 million au Liban) et à l’immigration clandestine du Sud vers le Nord de la Méditerranée”, souligne-t-il.

“Aujourd’hui avec le réveil arabe, l’UE a trouvé un partenaire avec qui il faut savoir relancer la coopération”, déclare M.Daouk.

“La Tunisie a donné l’exemple pour les autres (pays)”, souligne l’ambassadeur de France à Tunis, François Gouyette qui salue les deux acquis majeurs dans la Tunisie post-révolution, à savoir la liberté d’expression et la nouvelle Constitution qu’il qualifie de “texte extrêmement remarquable”.

L’ambassadeur français évoque, également, “le soutien de l’UE et de la France en particulier aux médias arabes et locaux”, citant dans une déclaration à la TAP, le programme de coopération, réalisé en 2012, pour la formation de journalistes et les actions entamées “en faveur de l’instauration d’un dialogue entre les jeunes aussi bien maghrébins que tunisiens.”

Mlika, Benarab-Attou, la député européenne franco-algérienne, évoque le problème des inégalités entre les jeunes du Sud et ceux du Nord et souligne le “besoin d’une politique ambitieuse au profit des jeunes, à travers la formation et la société civile”.

Les drames de l’immigration clandestine, nous rappellent qu’il faut commencer par entamer une vraie coopération et reconnaître la liberté de circulation, dit Mme Benarab-Attou.