Le 29 janvier 2014, Mehdi Jomaa, alors ministre de l’Industrie dans le gouvernement Ali Larayedh, est investi comme Premier ministre imposé par les adversaires du changement en Tunisie. Les constituants qui se sont opposés à cette investiture n’avaient pas tort. Comme ils le font remarquer, ce nouveau gouvernement «est illégitime car issu du dialogue national», «rassemble des partisans de l’ancien régime de Zine el-Abidine Ben Ali» et « prônant la normalisation avec Israël».
Ajoutons que le quart de ce gouvernement est importé et parachuté et que le laïcisme est le seul « ciment » de cette équipe hétérogène, ignorante des réalités tunisiennes.
Depuis qu’il a commencé à parler, Mehdi Jomaa remâche les mêmes clichés tout en avouant «qu’il ne dispose pas d’un programme détaillé mais que plusieurs points sont importants» : «l’organisation d’élections transparentes, la sortie de la crise économique, la création d’emplois, la révision des nominations effectuées par les précédents ministres, la dissolution des Ligues de protection de la révolution ainsi que la lutte contre la corruption».
Ce ne sont pas là «les points importants» ni les vrais problèmes du pays mais bien ce qu’impose le fumeux «quartette». Oubliés aux calandres grecs : «l’organisation d’élections transparentes», «la création d’emplois», «la lutte contre la corruption». Inexistants pour ce gouvernement : l’administration en arrêt total, la pollution de l’environnement, la santé (CNAM, surtout), l’agriculture et l’enseignement qui ne veulent plus rien dire et ne peuvent plus produire. A tous ces vrais maux et d’autres, monsieur Jomaa et son équipe trouvent le placébo adéquat : l’alarmisme le plus populiste et le plus démagogique.
Qu’attend un gouvernement quand il ne cesse de dire aux citoyens : «c’est déjà bien que l’Etat paye les salaires et les pensions de ses fonctionnaires pour le mois d’avril » ? C’est-à-dire que l’Etat peut annoncer une cessationt de paiement à partir de mai prochain ! Les ministres concernés ou non se relaient pour en convaincre le peuple tunisien et le monde, c’est le plus bas degré de la décadence jamais arrivé en Tunisie même sous les beys et sous la colonisation. C’est une INSULTE au pays et une HONTE.
Encore, si c’était vrai mais ce ne sont que des mensonges du même type que ceux propagés sur le «terrorisme». On parle d’un «trou de 13 milliards de dinars en 2 ans» laissé par les deux gouvernement précédents. A supposer que c’est vrai, on sait que des centaines de milliards ont quitté le pays et n’ont jamais connu la Trésorerie générale depuis Bourguiba jusqu’à B Ali. Non que je disculpe la troïka mais si c’est vrai, 13 milliards est un montant dérisoire et ne peut en aucun cas être la cause de la «faillite» annoncée. Et si le pays trouve des difficultés pour payer ses fonctionnaires, d’où le ministre des Finances a-t-il largement octroyé 560 millions de dinars à Amal Karboul pour une «campagne publicitaire» sur les chaînes privées allemandes ?
Cette dame, dans les vapes, n’a d’argent et d’yeux que pour ses compatriotes allemands : il suffit de «400 000 touristes allemands» pour que les finances du pays se redressent !
Aujourd’hui, aucun ministre n’est investi de sa vraie mission et de son vrai rôle. Le pays est certes en difficultés résultant des grèves continues, du saccage des établissements publics, de l’arrêt de la production du phosphate et de son exportation et aussi par les nouveaux voraces tel Bouchamaoui. La solution n’est pas de mendier les saoudiens, les qataris ni Obama et encore moins l’Europe. La solution est ICI.
Seulement, Jomaa et son équipe ne veulent pas la «voir». Ils se présentent en «SS» au figuré, au propre et au sale. Cette 3ème mi-temps de Jomaa n’est plus «transitoire» mais un plongeon en plein salafisme «bourguibiste», en plein révisionnisme et en inertie totale juste pour permettre au « phoenix » brûlé le 14 janvier 2011 de renaître de ses cendres. Il faut, pour cela, un «cv» économique à Jomaa pour continuer la sale tâche.
Pour avoir un petit aperçu de ce qu’attend les tunisiens avec l’alarmisme de ce gouvernement et l’application de l’ordonnance FMI, voici un lien entre plusieurs.