Des forces de la garde nationale se sont installées, vendredi à l’aube, dans les environs et devant le chantier du projet de l’usine de Medhilla 2, pour la production des engrais phosphatés, en vue de garantir la reprise du travail par l’entreprise chargée de la construction de ce projet.
En parallèle des sit-inneurs et des grévistes parmi les employés locaux qui travaillent pour les entreprises coréenne, chinoise et tunisienne chargées de réaliser le projet, se sont rassemblés devant l’entrée principale du chantier.
Certains d’entre eux sont montés sur les toits des réservoirs de l’usine, pour faire part de leur détermination à poursuivre la grève pour demander leur intégration automatique dans l’usine, dès son achèvement, a constaté la correspondante de l’agence TAP à Gafsa.
Le procureur adjoint de la République près le tribunal de première instance de Gafsa et son porte-parole officiel, Abdesselam Mekki, a expliqué qu’un “représentant du ministère public du tribunal et des membres de la garde nationale se sont rendus, à l’aube du vendredi, au site du projet de l’usine Medhilla 2 relevant du Groupe chimique tunisien (GCT), afin de permettre aux entrepreneurs étrangers et tunisiens, et aux travailleurs étrangers de rejoindre leurs postes de travail”.
Il a souligné que “l’objectif n’est pas de disperser le sit-in par la force, mais de garantir la liberté de travailler sans obstacles et que “la loi sera appliquée contre toute personne qui fait obstacle à la poursuite du travail”. Depuis trois mois, environ 240 employés locaux des entreprises coréenne, chinoise et tunisienne observent une grève et un sit-in ouverts sur le chantier situé à trois kilomètres de la ville de Medhilla, ce qui a provoqué la suspension totale des travaux du chantier.
Les entreprises coréenne et chinoise ont informé, depuis des jours, les autorités tunisiennes qu’elles vont être obligées de rompre le contrat relatif à l’exécution du projet, si les travaux ne reprennent pas avant le 15 avril 2014, d’après les indications du gouverneur de Gafsa, Mustapha Ben Moussa.
Il a expliqué à la correspondante de l’agence TAP que “l’objectif est de garantir la reprise du travail par les entreprises coréenne, chinoise et tunisienne, dans le chantier, et que ces entreprises ont été contactées pour qu’elles reprennent leurs activités”, considérant que cela va éviter à l’Etat d’importantes pertes financières.
Pour sa part, le délégué de Medhilla a indiqué que plusieurs réunions ont été tenues avec les sit-inneurs, depuis le début de leur mouvement de protestation, mais elles n’avaient pas abouti à une solution, ajoutant que les sit-inneurs ont refusé toutes les propositions qui leur avaient été faites par les autorités en vue de la reprise du travail pour l’achèvement de cette usine.
De son côté, le secrétaire général du syndicat de base des agents de ces entreprises qui est affiliée à l’Union de travailleurs de Tunisie (UTT) et participe au sit-in, a souligné qu'”ils sont attachés au dialogue autant qu’ils tiennent à leur revendication qui est l’intégration automatique des sit-inneurs”.
Selon le programme, l’usine Medhilla 2 pour la production des engrais chimiques dont le coût de réalisation est de 600 millions de dinars, devrait entrer en production à la fin de l’année 2014. Toutefois, le directeur régional du GCT prévoit l’entrée en production, à la fin de 2015. La capacité de production annuelle prévue de cette usine sera de 500 mille tonnes de super triphosphate.