Dans une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, Aziz Krichen (ministre-conseiller de Moncef Marzouki) estime que la faute de l’échec incombe à tout le monde, “Ennahdha était la première force politique du pays. Elle n’a pas su maîtriser sa victoire. Elle a succombé à la tentation hégémonique, s’accaparant tous les postes et monopolisant tous les pouvoirs. Au lieu de chercher à désamorcer leurs craintes, elle a conforté dans leurs préventions les Tunisiens qui n’avaient pas voté pour elle.
Elle a piétiné ses partenaires, qui ont fini par apparaître aux yeux de l’opinion comme des supplétifs, voire comme de simples larbins. Ce qui a provoqué des remous et des vagues successives de défections au sein d’Ettakatol et du CPR.
Mais ces deux formations ne peuvent s’exonérer de leurs responsabilités. Elles avaient l’obligation de faire bloc pour contenir les débordements d’Ennahdha. Mais chacun a essayé de jouer sa partition en solo, pensant récolter davantage de bénéfices ou de faveurs que le voici. Et ce fut la débandade”.