Le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, a affirmé dimanche matin, le grand soutien apporté par les Etats-Unis à l’expérience tunisienne et leur détermination à l’appuyer et la favoriser sa réussite, “à condition que les aides ne soient pas orientées vers la consommation mais vers les investissements et que la Tunisie s’engage à établir des réformes sérieuses”.
Tenant une conférence de presse au salon d’honneur de l’aéroport de Tunis-Carthage à son retour de la visite de quatre jours, qu’il a effectuée aux Etats-Unis, il a appelé “les Tunisiens à s’entraider et à faire preuve de discipline, dans le respect de la loi et au service de la patrie, pour dépasser la situation de crise par laquelle passe le pays”.
“Il faut traiter nos problèmes et calmer la situation, pour que les soutiens étrangers parvenus de pays frères et amis, se poursuivent et que la Tunisie puisse sortir de cette difficile crise et ce en comptant sur nous mêmes en premier lieu et ensuite, sur l’appui des pays frères et amis” a précisé M. Jomaa.
Le gouvernement actuel pourrait, en se basant sur les aides et les crédits, parvenir à des solutions provisoires jusqu’à l’organisation des élections, a-t-il dit, tout en avertissant que “la situation nécessite le lancement de réformes radicales et sérieuses pour solutionner les problèmes, davantage de sacrifices et la mise en place d’un plan d’action complet et global”.
A propos de sa visite à Washington, le chef du gouvernement a estimé qu’elle est “réussie” et a atteint les objectifs escomptés. Il a, aussi, qualifié sa rencontre avec le président Américain, Barack Obama de “fructueuse”, puisqu’elle a porté sur les facteurs de réussite de l’expérience Tunisienne, lesquels consistent, de son point de vue, en “la spécificité du citoyen Tunisien, caractérisé par son ouverture, la consécration de l’égalité dans les droits et les devoirs entre les deux sexes, la qualité de l’enseignement et la prévalence des valeurs de modération aux plans religieux et culturel”.
S’agissant du domaine économique, M.Jomaa a évoqué l’octroi par l’Etat Américain, à la Tunisie, d’une garantie de prêt d’une valeur de 500 millions de dollars outre l’accord conclu sur “la poursuite du soutien apporté au Fonds de développement des petites entreprises et de l’auto-financement et son relèvement”.
“Le démarrage du dialogue stratégique tuniso-américain pourrait ouvrir à la Tunisie de larges perspectives de coopération avec les Etats-Unis et d’accès au marché américain” a relevé le chef du gouvernement, mettant l’accent sur la disposition de la partie américaine à promouvoir la destination Tunisie.
Il a considéré que la levée de l’interdiction de voyage vers Tunisie, constitue “un important signal pour les investisseurs et touristes du monde entier” et qui illustre la confiance des Etats-Unis en la stabilité et la sécurité en Tunisie.
“L’investissement en Tunisie est basé sur le principe du gagnant-gagnant, étant donné que l’intérêt du pays dans l’attraction des investissements, va de pair avec l’intérêt de l’investisseur, lié aux spécificités de la Tunisie (positionnement stratégique, ressources humaines et ouverture du Tunisien sur les différentes cultures et langues)”.
M.Jomaa a indiqué avoir reçu des promesses de la part des responsables de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) et de leurs conseils d’administration, pour que leurs relations avec la Tunisie soient empreintes davantage de souplesse, à condition d’effectuer les réformes nécessaires.
Il a démenti l’existence de nouvelles conditions de la part des institutions financières internationales, pour l’attribution de crédits à la Tunisie, préférant l’utilisation du mot “engagements” qui n’ont pas été honorés jusqu’à présent par le pays. Il a, aussi, passé en revue avec les responsables de ses institutions, la réalité de la situation en Tunisie et la difficulté des pressions sociales.
Le chef du gouvernement a également, évoqué les rencontres qu’il a tenues avec des responsables de sociétés actives dans le domaine de la technologie, lesquels ont “exprimé leur volonté de travailler avec la Tunisie, tout en demandant, en contrepartie, la préparation d’un environnement propice, à savoir la garantie de la stabilité sécuritaire et la réalisation de réformes au niveau de l’infrastructure”.
Il a considéré, à ce propos, que “l’avenir économique dans le monde se fera dans le domaine des technologies modernes et des industries à forte valeur ajoutée” “Le dossier de la formation et de l’enseignement a été au centre de ses rencontres à Washington”, a ajouté M.Jomaa, qui s’est félicité de “la décision américaine d’attribuer à 400 étudiants tunisiens, une bourse d’études pour une formation aux Etats-Unis, dans les domaines de la recherche et des technologies”.
Concernant le volet sécuritaire, il a été décidé de “renforcer la coopération pour faire face aux grands défis sécuritaire, dans un contexte de bouleversements et de dangers enregistrés à l’échelle régionale. La coopération sera basée particulièrement, sur le renforcement des équipements pour les forces de sécurité et l’armée nationales”.
Le chef du gouvernement a annoncé qu’il organisera, à partir de demain lundi, des réunions avec les différents intervenants en Tunisie, pour leur faire part des résultats de ses visites à l’étranger et pour préparer le dialogue national sur l’économie, afin de sortir de l’impasse, et élaborer les mesures urgentes nécessaires, en vue d’instaurer une plateforme d’action pour les prochains gouvernements.
Il va, également, “former une équipe qui sera chargée des questions soulevées au cours de sa visite aux USA, et du suivi des décisions convenues, pour promouvoir une image de la Tunisie à l’étranger, axée sur sa capacité de résilience, née de la démarche de dialogue et de consensus politique, adoptée”.
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