Il y’ a cent ans, le peintre russe Alexandre Roubtzoff avait débarqué à Tunis. De son arrivée, pour la première fois en Tunisie, est né son premier croquis au crayon daté du 1er avril 1914. Célébrant le centenaire de son long séjour dans le pays, le centre culturel Tahar Haddad organise demain lundi 7 avril une rencontre-hommage baptisée “Le siècle d’Alexandre Roubtzoff”.
Né le 24 janvier 1884 à Saint Petersbourg (Russie), ce peintre a exposé ses oeuvres au premier salon tunisien d’après guerre en 1950. Peintre de la lumière lui aussi, il a laissé une grande empreinte dans le milieu artistique tunisien.
Selon l’Association artistique Alexandre Roubtzoff (AAAR), son aventure picturale a démarré en force en 1915 où l’artiste a entrepris une véritable exploration de la Tunisie. En 1918, il refait un retour au sud, une région pour laquelle il vouait une affection particulière. Contrairement aux premiers orientalistes, il a cherché à pénétrer plus à l’intérieur des terres, puisant son exploration du pays jusqu’au sud dans des régions reculées voire oubliées.
Une exposition exceptionnelle rassemblant des dessins, des croquis inédits et des peintures d’Alexandre Roubtzoff provenant de collections particulières avait été organisée à la maison des Arts au Belvédère-Tunis au mois de décembre 2010. A cette occasion, Jacques Perez a signé son livre consacré au peintre et intitulé aussi “La Médina de Tunis et Alexandre Roubtzoff”, paru aux Dunes éditions, tunis 2010.
Ce peintre d’intérieur devint ,en voyageant à travers ce pays muni de sa boite au pouce, un excellent peintre de plein air. Son goût extrême pour le détail d’un décor, sa minutie dans le rendu de l’accessoire et des tâches domestiques de ses modèles, cèdent la place au fur et à mesure à l’expression du visage, en quelque sorte à la présence de l’humain dans son modèle.
Décédé le 26 novembre 1949 et inhumé au cimetière du Borgel à Tunis, Alexandre Roubtzoff, qui avait trop aimé la Tunisie, à l’instant même ou il avait découvert ce pays, est connu pour sa célèbre citation “Il y’a tellement de choses à reproduire et à peindre ici, à tel point que je n’aurais pas le temps pour me raser”.
c-sb