“Mieux gouverner la Tunisie”, tel était le thème des 8ème conférences de l’association tunisienne d’études politiques (ATEP), organisées, samedi, au siège de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis (FSJPST) avec l’appui de la fondation allemande “Hanns Seidel”.
Dans son allocution d’ouverture, Fadhel Moussa, doyen de la FSJPST, a qualifié la situation actuelle de la Tunisie comme “catastrophique”, affirmant que la Tunisie est “mal gouvernée malgré la volonté et l’engagement moral des intervenants qui reste insuffisant s’il n’est pas suivi par une volonté politique”.
“La mise en place d’un gouvernement de technocrates est une bonne solution à la crise, mais il ne faut pas pour autant délaisser le volet politique”, a-t-il ajouté. Hatem M’rad, président de l’ATEP, a de son côté axé son intervention sur les meilleurs moyens pour mieux gouverner, affirmant que la Tunisie est passée, depuis le consensus autour d’un gouvernement de technocrates, “de la sur-politisation à la sous-politisation”.
“Ennahdha a tout politisé et a utilisé une approche religieuse pour répondre à des attentes d’ordre social, économique, politique et sécuritaire”, a-t-il expliqué. Quant à Raef Jrad, diplômé du cycle supérieur de l’ENA et doctorant en sciences politiques, il a expliqué que “la lutte pour le pouvoir lèse la rationalité politique et cause un dérèglement de l’Etat”.
De son côté, le colonel-major et vice-président du centre tunisien des études de la sécurité globale, Mokhtar Ben Nasr, a affirmé, dans une déclaration à l’agence TAP, que “le volet sécuritaire est nécessaire pour arriver à une bonne gouvernance”.
Il a expliqué que “la bonne gouvernance est étroitement liée à la sécurité sous toutes ses formes (sécurité alimentaire, idéologique et culturelle)”.
“Dans des circonstances pareilles, l’Etat tunisien ne peut pas à lui seul garantir la sécurité. Il faut collaborer avec nos partenaires régionaux et internationaux pour atteindre une sécurité nationale globale”, a-t-il dit. Jinan Limam, assistante à la FSJPST, a expliqué à l’agence TAP qu’il est “impératif de donner plus de prérogatives aux conseils régionaux et municipaux pour décentraliser la prise de décisions afin que les projets émanent des citoyens eux-mêmes”.
Prenant l’exemple de Ben Guerdane qui vit actuellement une crise sécuritaire, elle a affirmé que ce qui y se passe “doit être une opportunité pour penser aux moyens permettant d’arriver à une meilleure gouvernance régionale”.