Les résultats du projet de jumelage entre la Tunisie, la France et l’Allemagne portant appui au plan national de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ont été présentés jeudi à Tunis.
Lors du séminaire de clôture du projet de jumelage s’inscrivant dans le cadre du Programme d’Appui à l’Accord d’Association et au Plan d’Action Voisinage (P3A-2) entre la Tunisie et l’Union Européenne, Mounir Issa, sous directeur de la sécurité au travail à la Direction de l’Inspection Médicale et de la Sécurité au Travail (DIMST) a indiqué que le projet de jumelage, lancé le 17 février 2012 et financé par l’Union Européenne à hauteur de 800 000 Euros, a pour objectif l’accompagnement de la Tunisie dans l’élaboration de sa stratégie nationale de réduction des accidents du travail et des maladies professionnelles.
“Il vise également à appuyer les structures de santé et de sécurité au travail et à renforcer leur professionnalisme dans un effort global d’amélioration de la compétitivité des entreprises tunisiennes”, a-t-il dit.
Il a fait savoir que le projet a permis d’initier la réflexion sur la mise en place d’une stratégie nationale de prévention des risques professionnels dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) impliquant les différents partenaires et la préparation des outils nécessaires pour lancer, en 2014, une enquête nationale pour la mise en place d’une cartographie des risques professionnels en Tunisie (Caript 2014) permettant de définir les priorités et d’optimiser les programmes de prévention.
Il a, en outre, signalé que le projet a permis d’élaborer des guides d’inspection des conditions de santé et de sécurité au travail sectoriels, de proposer des pistes de réflexion permettant de renforcer la santé et la sécurité au travail dans les PME, d’appuyer la démarche de management de la qualité entreprise à l’institut de santé et de sécurité au travail et de proposer aux groupements de médecine du travail et aux services de médecine du travail propres aux entreprises un guide pour mettre en place un système de management de la qualité de leurs services.
Le projet a permis aussi de réaliser une étude comparative entre les réglementations Tunisienne et Européenne concernant la santé et la sécurité au travail, de proposer un calendrier prévisionnel permettant une harmonisation des réglementations et de lancer la réflexion sur la mise en place d’un système national de veille juridique en santé et sécurité au travail pour surveiller l’effectivité de la loi et anticiper les répercussions sociales et économiques des directives européennes.
Intervenant à cette occasion, Ahmed Ammar Youmbai, ministre des affaires sociales, a souligné que ce projet de jumelage a permis de mettre les bases d’une stratégie de prévention des risques professionnels, depuis le début de cette année, dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, connu par la fréquence accrue de ses accidents graves et mortels.
“La mise en uvre de la stratégie dans le secteur du bâtiment constitue une priorité qui permettra de réduire le nombre d’accidents et d’augmenter la compétitivité et l’attractivité du secteur notamment auprès des jeunes diplômés//, a-t-il ajouté.
Youmbai a indiqué que la prévention des risques professionnels dans notre pays devra être renforcée afin de garantir le droit des salariés à un milieu de travail sûr et salubre.
De son côté, Laura Baeza, ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie a souligné qu’en appui à la stratégie de prévention des risques professionnels, la conduite d’une enquête sur les conditions de travail des salariés permettra à la Tunisie de disposer prochainement d’une cartographie des risques professionnels.
Elle a, par ailleurs, exprimé son souhait de voir adopter dans les meilleurs délais, le plan national de prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles.
Le projet de jumelage est réalisé entre la direction de l’inspection médicale et de la sécurité au travail (DIMST) et l’Institut de santé et de sécurité au travail (ISST) d’une part et le GIP International, opérateur du ministère du travail français et le GVG allemand d’autre part.