Les problèmes relatifs à l’exploitation des ressources hydrauliques dans le gouvernorat de Sidi Bouzid ont été au centre d’un séminaire organisé par le commissariat régional du développement agricole (CRDA) en collaboration avec l’union régionale de l’agriculture et de la pêche (URAP) et l’association “Ressources naturelles et développement”.
Le séminaire organisé à Sidi Bouzid à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, a enregistré la participation de plusieurs experts et des ingénieurs opérant dans le domaine.
L’objectif du séminaire est de jeter la lumière sur le système hydraulique de la région et la recherche des mécanismes à même d’en assurer la pérennité en rationalisant l’exploitation de l’eau et d’éviter surtout la surexploitation des ressources disponibles. Les participants ont souligné qu’il y a une exploitation abusive des eaux de surface qui a atteint 147,7% à travers l’utilisation de 11 mille 249 puits dans le gouvernorat.
L’exploitation des eaux souterraines représente 80,4% des ressources disponibles. Les intervenants ont passé en revue les différents textes du code des eaux notamment ceux relatifs à la délimitation des zones de maintenance, aux interdictions et aux sanctions prévues.
Ils ont, dans ce contexte, proposé que les composantes de la société civile et les structures concernées interviennent pour sensibiliser au danger suscité par les atteintes portées aux ressources hydriques publiques, inciter à la rationalisation de l’exploitation de l’eau et créer des groupements de gestion, outre la mise en place d’une cellule chargée de constater les infractions.
Par ailleurs, la quantité de l’eau de ruissellement qui a pu être mise en réserve est estimée à 40 millions de M3 soit 35% de la quantité globale.
Les réserves en eaux de surface dans le gouvernorat, estimées à 62 millions de M3, sont exploitées à 160%, ce qui risque de les réduire sérieusement et d’augmenter, ce faisant, le degré de salinité de l’eau. Une intervention urgente doit être envisagée pour protéger les réserves d’eau à commencer par l’interdiction de construction anarchique des puits.
La Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (SONEDE) indique que le nombre de ses abonnés à Sidi Bouzid a atteint les 45 mille avec une consommation annuelle de 7,3 millions de M3, ajoutant qu’elle atteindra 20,9 M3 aux horizons de 2035 avec une production hydraulique de 29,1 de M3.
Le séminaire a abouti à des recommandations dont notamment la rationalisation de l’exploitation de la nappe phréatique, l’intensification de la rétention des eaux de ruissellement et la mise en uvre des législations en vigueur.
Les participants ont également recommandé de faire l’inventaire de tous les points d’eau dans la région et de mener des campagnes de sensibilisation à grande échelle pour la préservation des biens publics.
D’autres interventions ont porté sur la nécessité de rechercher des ressources hydrauliques alternatives dont le taux de salinité est acceptable, sur la nécessité d’instaurer une loi qui criminalise les actes polluant l’eau et sur l’utilité qu’il y a à revoir les règlements qui régissent les groupements d’eau.
Pour rappel, les réserves en eau du gouvernorat de Sidi Bouzid sont estimées à plus de 255 millions M3 dont 110 millions m3 d’eaux de surface et 144 d’eaux souterraines, 68,8% de ces réserves sont utilisées. La région compte 19 nappes souterraines.