Tunisie – Kébili : Surexploitation de la nappe phréatique atteignant les 200%

A quelques mois de la saison estivale, les agriculteurs de la région de Kébili sont plus en plus angoissés par la régression du niveau de la nappe phréatique et l’augmentation du coût du pompage des eaux en raison de la surexploitation des eaux pour l’irrigation des terrains agricoles atteignant les 200%.

Contacté par l’agence TAP, Issa Agoun, chef du département des eaux et de l’équipement rural au commissariat régional de développement agricole (CRDA) a indiqué que les différentes études scientifiques et enquêtes de terrain appuyées par les témoignages des habitants de la région soulignent le danger de l’exploitation excessive des eaux souterraines à Kébili surtout qu’il s’agit de ressources non renouvelables étant donné les faibles quantités de pluie enregistrées dans la région.

Le responsable a ajouté que les quantités de pluie enregistrées au nord de la région ne dépassent pas les 100ml par an tandis qu’au sud et notamment dans les zones sahariennes les quantités enregistrées ne dépassent pas les 50ml outre l’inexistence d’opportunités de rétention des eaux pluviales.

M. Agoun a ajouté que la moyenne de consommation annuelle de ces eaux notamment dans les domaines agricole et touristique atteint environ 400 millions de mètres cubes par an tandis qu’il convient d’utiliser au maximum 173 millions 54 mètres cubes par an pour préserver le droit d’accès des générations futures à ces ressources naturelles.

Il a indiqué que la régression du niveau de la nappe phréatique dans la région est devenu un réel problème pour les agriculteurs qui ont opté pour la création illicite de puits privés aggravant ainsi le problème de l’eau dans la région qui a été classée depuis 1985 comme “zone à préserver”, sachant que le degré de salinité de l’eau potable atteint une moyenne de 2 grammes par litre dans plusieurs délégations de la région.

M. Agoun a souligné que la préservation du droit des générations futures aux ressources hydrauliques est une responsabilité commune qui requiert la conjugaison des efforts de toutes les parties pour mettre fin à l’exploitation excessive et anarchique de la nappe et lutter contre le phénomène de création illicite de puits en attendant de trouver des solutions efficaces pour rationaliser la consommation en eau notamment dans le secteur agricole.