Le président de la République provisoire Moncef Marzouki a plaidé, mardi, pour la création d’une commission nationaliste permanente de réconciliation qui aura pour mission de « rétablir les voies du dialogue interrompu entre les parties politiques interarabes ».
Dans l’allocation qu’il a prononcée à l’occasion de sa participation aux travaux de la 25e session du Sommet arabe, qui se tient à Koweït du 25 au 26 mars courant, Marzouki a appelé à la dynamisation de l’action arabe commune et au développement de la coopération économique et commerciale, soulignant l’importance de concrétiser les décisions issues du précédent Sommet économique arabe.
Il s’agit, notamment, de la création d’un Fonds pour les petits et moyens projets, d’une Union douanière à l’horizon 2015 et de l’installation de réseaux électriques et ferroviaires dans les plus brefs délais.
Marzouki a, également, exhorté la Ligue des Etats arabes à moderniser ses moyens d’action et à s’inspirer du modèle de l’Union européenne et de l’Union africaine en vue « d’asseoir les jalons d’une Union arabe regroupant de peuples libres et d’Etats indépendants à l’intérieur de ses frontières actuelles ».
Ces Etats, a-t-il soutenu, « oeuvreraient de concert à instaurer espace politique, économique, social, sécuritaire et environnemental intégré susceptible de redonner à la nation arabe sa place parmi les plus grandes nations ».
« Les conflits et les guerres civiles provoqués par les révolutions et les contre-révolutions constituent une menace pour les peuples arabes. Ils contribuent à la recrudescence de la violence et entament les opportunités de stabilité, d’investissement et de prospérité », a-t-il dit.
Abordant la crise en Syrie, Marzouki a appelé les participants à se mobiliser pour stopper ce qu’il qualifie de « bain de sang en Syrie » à travers l’instauration d’un cessez-le-feu en toute urgence et la recherche d’une solution politique à la situation « dramatique » du peuple syrien.
Il a appelé à faire preuve de vigilance contre l’élargissement du fossé numérique, technologique et économique entre les populations arabes et le reste du monde et attiré l’attention sur les problèmes liés à l’environnement qui, a-t-il dit, risquent d’exposer toute la région aux problèmes de sécheresse, de famine, de chômage et de terrorisme.
Le président Marzouki a indiqué que la Tunisie sera fière d’abriter le prochain Sommet Arabe économique en 2015 qui sera, a-t-il dit, une occasion propice aux dirigeants arabes pour adresser des messages rassurants à leurs peuples quant à la volonté de concrétiser les propositions des institutions arabes spécialisées visant à remédier au faible niveau des échanges économiques et commerciaux arabes.
Sur un autre plan, Marzouki a affirmé que le processus de transition démocratique pacifique que vit la Tunisie continuera dans le cadre du dilaogue jusqu’à son parachèvement, relevant que la révolution tunisienne parviendra, avec succès, à l’édification d’un Etat démocratique civil qui permettra au peuple tunisien de disposer de son droit à la stabilité et à la prospérité.