De tous les matériaux expérimentés et utilisés par l’Homme depuis la période néolithique, la céramique a été la plus prisée et la plus présente dans toutes les fouilles archéologiques à travers le monde et spécialement la région méditerranéenne.
Pour identifier les causes de l’omniprésence de la céramique dans le patrimoine immobilier et mobilier de l’humanité, des archéologues et des spécialistes tunisiens dans la céramique jettent la lumière sur ce matériel au cours d’une journée d’étude organisée, samedi, à Tunis, par l’Association de la Documentation Audiovisuelle du Patrimoine Tunisien (ADAPT).
“En Préhistoire, il n’y avait pas de céramique, elle a existé au Néolithique avec le début de la sédentarité, à l’époque où l’Homme commençait à avoir le besoin de stocker les aliments”, précise l’archéologue Adel Njim qui donnait une présentation d’un résumé de son prochain livre intitulé “Mobiliers et cultes phénico-puniques et méditerranéens antiques”.
Dans le mobilier découvert par les archéologues, on trouve tous types de matériaux. Des ustensiles en bois, en verre ou encore en tissu, on en trouve mais “la céramique est la vedette dans les restes archéologiques. Elle est la plus présente vu sa conservabilité, sa plasticité et l’absence de résidus nocifs dans sa composition”, explique M.Njim précisant qu’elle est généralement présente “sous formes de tessons”.
Le fait que la céramique soit omniprésente dans les fouilles revient donc à ses qualités ce qui lui a permis d’être la matière de prédilection de l’Homme à travers l’histoire comme le montre un documentaire présenté pour la première fois sur des fouilles d’archéologues français, remontant au début du siècle dernier, dans divers régions de Tunisie, de Carthage et Salambo jusqu’à Makhtar, Dougga et Sajnère…
Dans les tombeaux des légionnaires carthaginois puniques, on trouve des bijoux, des fragments d’ossements, des stèles de pierres, mais aussi et toujours de la céramique. De Carthage de Hannibal, des villes entières remontent soudainement à la surface où des monuments témoignent d’une civilisation majestueuse.
Le film relate également l’histoire de fouilles sur des tableaux en mosaïques, qu’on trouve actuellement au Musée du Bardo, à travers lesquels surgit l’ampleur des monuments, la splendeur des vestiges et l’uvre de l’Homme de civilisation en civilisation.
Pour l’artiste visuel, Hbyba Harrabi, la céramique est l’histoire d’une fascination, avec l’argile (matière première de la céramique). L’artiste créé dans son atelier à Nabeul des personnages en miniatures en s’inspirant du patrimoine national et international, citant les statuettes de l’armée chinoise et la céramique précolombienne.
“Cette terre qui m’inspire aujourd’hui et des générations d’Hommes avant moi”, dit-t-elle avant d’ajouter, “utilitaire ou d’expression artistique, elle (l’argile) traduit les cultures”.