Dans une longue lettre rendue publique, l’ancien président Liamine Zéroual qui vit paisiblement sa retraite dans l’est du pays, s’attaque, sans le nommer, à Bouteflika qui lui avait succédé en 1999. Faisant allusion à la décennie noire où l’Algérie était plongée dans une vague de terrorisme meurtrière, Zéroual rappelle: «Il faudra se souvenir qu’hier encore l’Algérie a dû payer de nouveau un lourd tribut pour avoir vécu l’une des phases les plus éprouvantes de son histoire contemporaine ; elle s’en est miraculeusement sortie grâce à Dieu et à toutes les forces vives de la nation qui se sont courageusement et dignement mobilisées à ses côtés».Et d’appeler à un «devoir de mémoire», source «intarissable qui doit invariablement inspirer le peuple algérien dans sa quête nationale à construire le chemin de l’avenir».
L’ancien général président s’en prend directement à Bouteflika (toujours sans le citer) et à son clan qui, en faisant réviser la constitution algérienne en 2008, ont balayé l’amendement de son article 74, relatif à la limitation des mandats présidentiels à deux, afin de permettre à Bouteflika de se représenter à nouveau. Pour Zéroual, cela a «profondément» privé les Algériens d’accéder à un processus démocratique permettant «l’alternance au pouvoir».
Insistant sur la cohésion nationale, Liamine Zéroual qui a refusé de se porter candidat le 14 avril, ne souhaite pas se joindre aux contestaires appelant au boycott. Mais il avertit le clan de Bouteflika pour retenir «que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable».
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