L’Association de la recherche des disparus et de l’encadrement des détenus tunisiens à l’étranger a organisé, mercredi, une rencontre avec les parents des jeunes partis en Irak et en Syrie pour participer à ce qu’ils considèrent comme un “Jihad” (Une guerre sainte).
Cette rencontre a été consacrée à sensibiliser les parents de la région du Sahel à la nécessité de multiplier les actions et les initiatives, afin d’arrêter l’hémorragie du départ des jeunes tunisiens pour la guerre en Syrie et en Irak, et les informer des méthodes légales à suivre, afin de connaître le sort de leurs enfants absents ou disparus à l’étranger.
Dans ce sens, la secrétaire générale de l’Association, Halima Aïssa, a exposé différentes méthodes qui peuvent conduire à l’adoption de la cause des parents des disparus et des détenus à l’étranger par les autorités responsables et les habilitent à oeuvrer en vue de leur retour et de leur comparution, si nécessaire, devant la justice, à travers des procès équitables ouverts à tous les parents, tout en permettant de demander des comptes aux individus qui ont organisé les réseaux de la mobilisation et de l’endoctrinement.
Elle a, en outre, incité tous les parents des disparus et des détenus à l’étranger à présenter une requête au procureur de la République, comprenant une plainte contre toute personne qui avait été la cause de l’endoctrinement et de l’enrôlement de leurs enfants s’ils sont bien connus, ou contre X, si ces personnes ne le sont pas.
La secrétaire générale de l’Association a expliqué, d’autre part, que la requête doit comprendre, aussi, une condamnation de toute violence et tous les actes terroristes commis par leurs enfants, et demander aux autorités judiciaires de coopérer afin de tenter de secourir ceux qui avaient été leurrés et de les faire revenir en Tunisie.
Elle a, en outre, indiqué que, dès qu’elle recevra un nombre important de requêtes aux procureurs de la République et des quitus le prouvant de la part des parents, l’Association va, pour sa part, rédiger une requête au nom de tous les parents, avec des signatures de soutien de toutes les composantes de la société civile, afin de la présenter, par la suite, au ministre de la Justice, au chef du gouvernement provisoire et au président provisoire de la République.
Concernant les parents qui sont dans l’ignorance du lieu et du destin de leurs enfants, Halima Aïssa les a appelé à adresser des lettres à la Croix rouge internationale (CICR) et à lui demander à rechercher ces disparus ou ces détenus. Elle a, aussi, appelé les parents dont les enfants sont encore en Libye ou en Turquie, avant leur départ pour la Syrie ou l’Irak, à envoyer des lettres aux autorités turques avec l’identité du jeune pour demander de l’empêcher de traverser vers le front et le refouler en Tunisie.
Pour sa part, le président de l’Association pour la recherche des disparus et l’encadrement des détenus à l’étranger, Mahfoudh Khaldi, a indiqué au correspondant de l’agence TAP à Sousse que la mission de l’Association se limite, actuellement, à l’encouragement des parents à donner des informations concernant leurs enfants leurrés “partis en Syrie ou en Irak, et dévoiler les parties impliquées dans cette affaire, ainsi qu’à défendre les droits des prisonniers tunisiens à l’étranger et la recherche des disparus, surtout sur les fronts en Syrie et en Irak, et charger des avocats pour leur rendre visite dans les pays où ils sont détenus.
Selon la même source, l’Association oeuvre, aussi, pour le retour des jeunes tunisiens détenus à l’étranger, l’encadrement de ceux qui reviennent et leur réinsertion psychologique et sociale dans la société tunisienne, avec l’aide des autorités officielles et des organisations concernées.
Des mères dont les enfants ont subi des lavages de cerveau de la part de parties ou de groupes connus qui veulent faire croire qu’ils parlent au nom de la religion ont souligné que ces parties tergiversent et évitent de donner toute information sur le sort des jeunes tunisiens en Syrie. Certaines ont évoqué avoir été contactées par téléphone ou l’internet, par leurs enfants qui parlent d’une “rencontre attendue avec les mères au paradis, après leur martyr sur la terre du Jihad”.
A ce propos, Jamila Hédhili, habitant la cité Erriadh à Sousse, a déclaré au correspondant de la TAP qu’elle a perdu, définitivement, le contact avec son fils qui avait quitté le pays, depuis mai 2005 pour l’Irak, soulignant qu’elle vit dans l’espoir de son retour, un jour, en Tunisie.