A Genève pour la conférence annuelle de l’Union interparlementaire, Mustapha Ben Jaafar a eu une rencontre avec une trentaine d’ambassadeurs accrédités auprès de l’Office des Nations UNies, dont ceux de France, d’Allemagne, des Etats-Unies, d’Autriche, d’Uruguay, d’Egypte, de Libye et de Palestine.
La réunion était consacrée à la présentation de l’expérience tunisienne en matière de transition démocratique. Mickael Moller, directeur général par intérim de l’Office des Nations Unies à Genève, y était également présent, de même que les représentants d’organisations arabes et internationales.
Ben Jaafar a expliqué à son auditoire que les avancées réalisées par la Tunisie dans son processus de transition sont le fruit de l’apport de toutes les composantes de la société civile.
Il a passé en revue les étapes successives de l’élaboration de la Constitution, la présentant comme « la Constitution consensuelle par excellence ». La nouvelle Constitution a conforté l’équilibre entre les pouvoirs, consacré l’indépendance de la magistrature et renforcé les compétences des collectivités locales, tout comme elle a scellé le principe de parité hommes- femmes, les libertés publiques et les droits des générations futures, a-t-il ajouté, faisant également état des écueils rencontrés par le processus de transition.
Il a ainsi cité les assassinats politiques successifs des opposants Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, la longue grogne d’une partie des députés et la suspension prolongée des travaux de l’Assemblée nationale constituante du fait de ce retrait. Le président de l’ANC a d’autre part mis en évidence l’apport déterminant du Dialogue national à l’origine de l’adoption d’une Feuille de route consensuelle et de la formation d’un gouvernement apolitique, avec pour mission première de conduire le pays à des élections crédibles.
Le président de l’Assemblée constituante a également expliqué à ses interlocuteurs les étapes restantes du processus de transition, notamment la finalisation de la loi électorale, la mise en place d’une instance nationale provisoire de contrôle de la constitutionnalité des lois, de même que « la commission Vérité et Dignité » prévue par la loi organique sur la justice transitionnelle. Il a aussi détaillé les défis économiques, sociaux et sécuritaires majeurs auxquels la Tunisie est confrontée.