Un groupe de protestataires se sont rassemblés samedi, Place Barcelone, dans le centre de Tunis, pour réclamer la remise en liberté des détenus impliqués dans l’affaire dite “du 18 octobre”, au motif de dépassement du délai légal de la détention préventive.
Il s’agit en fait de l’affaire Lotfi Nagdh, mort à cette date à Tataouine lors de violentes échauffourées. Présent à la manifestation, le membre du comité de soutien et représentant de l’association Al-Karama, Mohamed Hédi Ouzari, a demandé l’application de l’article 85 du Code de procédures pénales qui fixe à 14 mois la durée maximum de la détention préventive.
Il a estimé que les prévenus sont « encore retenus hors de tout cadre légal à la prison de Harboub, à Médenine, 15 jours après l’expiration des délais de la détention préventive ».
« Le Comité national de soutien aux détenus impliqués dans l’affaire du 18 octobre appelle les autorités concernées à remettre en liberté les personnes retenues et à les faire comparaître en état de liberté », a-t-il déclaré à l’agence TAP, tenant toutefois à affirmer que son comité n’a aucune intention d’interférer dans les questions judiciaires, « en dépit des manquements constatés », selon ses termes.
Ouzari a fait porter « la responsabilité morale » de ce qui s’était passé à Tataouine le 18 octobre 2012 à « des partis politiques et d’autres groupes d’intéret », citant principalement, selon sa version des faits, « le Mouvement Ennahdha, le Congrès pour la République, le parti Ettakatol et le Mouvement du peuple».
Il s’est d’autre part indigné « des tentatives du mouvement Nidaa Tounès d’instrumentaliser politiquement et médiatiquement la mort de Lotfi Nagdh ».
Le comité de soutien a tenu à organiser ce mouvement de protestation en prélude à d’autres intitiatives en prévision de la célébration, comme le 24 mars de chaque année, de la Journée mondiale de la vérité, le but étant de faire connaitre cette affaire à une grande échelle aux plans juridique et humanitaire, a-t-il encore dit.