Tunisie – Fiscalité : La lutte contre la dictature de l’endettement

L’universitaire et porte-parole officiel du Rassemblement pour une alternative internationale du Développement (RAID), Fethi Chamkhi a appelé, samedi, à la nécessité d’opérer une révolution fiscale en Tunisie et d’engager une réforme globale et profonde permettant de réaliser la justice fiscale escomptée.

S’exprimant lors d’un séminaire citoyen organisé à Tunis à l’initiative du RAID, de l’union des diplômés chômeurs et de l’union général des étudiants de Tunisie, l’orateur a indiqué que les trois quarts des salariés seulement subissent les charges fiscales, estimant que ceci constitue une injustice sociale.

Il a ajouté que la réforme fiscale permet de traiter le problème de l’endettement et de ses répercussions sur les équilibres financiers, appelant à suspendre le remboursement des dettes de la Tunisie.

L’orateur a indiqué que la Tunisie a, au cours des trois dernières années, emprunté 23 milliards de dinars environ dont 85% ont servi de rembourser les dettes du régime déchu.

Fethi Chamkhi a expliqué que la suspension des dettes n’est pas un crime, précisant que des pays comme l’Argentine et L’Equateur ont décidé de suspendre le remboursement de leurs dettes jusqu’à vérification des dettes odieuses et l’engagement de négociations avec les bailleurs de fonds pour soustraire ce genre de dettes.

Il a, d’autre part, indiqué que l’Union Européenne compte accorder à la Tunisie un prêt d’un montant de 300 millions d’euros (600 millions de dinars) avec des conditions injustes qui affectent la souveraineté nationale. Il a fait savoir que plusieurs organisations et associations tunisiennes se sont mobilisées pour inciter les partis représentés au parlement européen à intervenir pour modifier ces conditions.

Pour sa part, le porte-parole officiel du front populaire, Hamma Hammami a réitéré son appel en faveur de la suspension et de la vérification des dettes de la Tunisie, estimant que l’endettement n’est pas un moyen de développement économique et social mais un moyen de consacrer la dépendance des pays endettés qui se retrouvent dans une spirale dont ils ne peuvent plus s’en sortir.