Les déclarations de Adnène Mansar, porte-parole officiel de la présidence de la République, publiées par le journal jordanien “Addoustour” ont provoqué la colère et le mécontentement des différentes composantes de la société civile du gouvernorat de Sidi Bouzid.
Au cours d’une conférence de presse, mercredi, ils lui ont demandé de présenter des excuses pour avoir indiqué que “Mohamed Bouazizi est une fausse légende et que sa famille a exploité cet événement à des fins matérielles”, et ce pour ne pas provoquer la colère des habitants de la région.
L’assistance composée également de représentants des partis opérant dans la région, notamment le Courant populaire, Al Massar démocratique, le Front populaire, Al Baath, le mouvement des démocrates socialistes, et d’associations, a souligné que pareilles déclarations sont une offense pour la région et une poursuite de la série de marginalisation et d’exclusion qui avait commencé lors du mouvement national en Tunisie, surtout lorsqu’elles proviennent du porte-parole de la présidence de la République.
Les participants à la conférence de presse ont, en outre, souligné que Bouazizi “qui avait été considéré par le monde entier comme l’inspirateur et le moteur des révolutions du printemps arabe, est un symbole intouchable et, sans lui, Adnène Mansar n’aurait pas pu être au poste qu’il occupe, actuellement”.
Ils ont été unanimes, dans la plupart de leurs interventions, à remarquer que pareilles déclarations “représentent un discours dangereux qui peut provoquer les sentiments régionalistes, et traduisent un mépris pour le sang versé par les martyrs, non seulement ceux de Sidi Bouzid mais, aussi, des autres gouvernorats, ce qui, d’autre part, constitue une menace contre les acquis de la Tunisie après la révolution”.
Par ailleurs, les participants ont appelé l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à prendre position dans cette affaire, en attendant la décision sur les mouvements de protestations qui seront organisés par les habitants de la région, les prochains jours. De son côté, l’Union régionale du travail de Sidi Bouzid a rendu public un communiqué, mercredi, dans lequel elle dénonce ces déclarations “irresponsables du porte- parole de la présidence de la République contre le martyr Bouazizi et la région”, demandant des excuses et la révision de ses positions.