Toutefois, elle a reconnu se sentir, parfois, menacée et a lancé un appel aux autorités de tutelle, “pour qu’elles trouvent les moyens de protéger les chauffeurs de taxis, des agressions répétées”. Depuis la révolution, les chauffeurs de taxis individuels se plaignent de l’ouverture du secteur à la concurrence des taxis de transport collectif. Ils dénoncent l’arrivée de ce qu’ils appellent les “intrus”.
Ceux-ci profitent de l’absence de contrôle et de la suppression de certaine exigences, telles que le bulletin numéro 3, pour avoir un permis de place. “Je fais volontairement ce métier et je continue à le faire” a-t-elle dit, parce qu’elle n’a pas d’autres sources de revenus, pour subvenir aux besoins de son fils souffrant d’un retard mental et de sa jeune fille qui a arrêté ses études et rêve de devenir agent de police.
“J’ai réussi, là où des hommes ont échoué”
D’après Najet, “la vie ne lui a pas été clémente, mais elle “continue d’assumer sa responsabilité et a réussi à garantir une vie décente à ses enfants en achetant, à crédit, son logement et en l’équipant petit à petit”. Pourquoi a-t-elle choisi de faire ce métier?, parce qu’elle “aimait la conduite depuis son jeune âge et que ses parents et proches, dont nombreux sont taxistes, l’ont encouragée et soutenue”. “J’étais gâtée aussi, par les responsables des services des mines, la police de la circulation, mes collègues chauffeurs de taxis et j’ai réussi à me frayer un chemin, là où des hommes ont échoué”.
Najet a lancé un message aux femmes, les encourageant à aller de l’avant, à militer et à faire de leur mieux, là où elles sont. Pour Najet “Qu’elle soient femmes de ménages ou médecins, elles restent toujours les piliers de la société”.
Quand on lui demande, pourquoi elle n’a pas cherché à refaire sa vie après son divorce, elle répond que sa priorité était ses enfants et qu’elle rêvait de plus et craignait “des freins à son ambition”. Dans le Grand Tunis, sur environ 15 000 chauffeurs de taxis, seulement une dizaine de femmes sont au volant des voitures jaunes, d’après Faouzi Habboussi, président de la chambre syndicale régionale des taxis individuels.
Les femmes conductrices de taxis sont exposées à des harcèlements, mais “nous sommes là pour les soutenir et les encourager. Qu’ils soient hommes ou femmes, nous exigeons des taxistes, la bonne conduite et le respect des lois et nous voulons que leurs CV soient propres”, a-t-il déclaré.