Tunisie : Le FP présente son projet alternatif de loi de finances pour l’année 2014

Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a présenté le projet alternatif de loi finances pour l’année 2014, élaboré par le Front, et visant à « résorber la crise économique et financière sévère que traverse le pays ».

Selon Hammami, cette situation de crise résulte des mauvais choix opérés par la Troïka ainsi que de la dilapidation des biens publics et de l’incompétence.

Dans une conférence de presse, organisée jeudi à Tunis, Hammami a affirmé que le Front rejette l’idée de l’ajustement du système de compensation, de la hausse des impôts, de l’endettement extérieur et le gel des recrutements.

Il a affirmé que le projet alternatif du Front propose de nouvelles issues à cette « situation catastrophique », comme l’a admis le chef du gouvernement lors de son récent entretien télévisé.

Concernant la situation politique et sécuritaire, Hammami a souligné que le Front avait insisté, à maintes reprises, sur la révision des nominations en relation étroite avec les élections, à l’instar de celles des gouverneurs, des délégués et des Omdas. Le Front, a-t-il rappelé, a insisté aussi sur l’impératif de garantir la neutralité des mosquées, de lutter contre le discours takfriste et de dissoudre les Ligues de protection de la révolution qu’il a qualifiées de « milices partisanes ».

Il a réitéré l’attachement du Front à la nécessité d’effectuer des changements à la tête du ministère de l’Intérieur et dans les postes charnières de responsabilité au sein de ce département.

Des experts de la commission des études et prospectives économiques relevant du Front populaire ont procédé ensuite à la présentation du projet alternatif de loi de finances 2014.

Le projet rejette la politique d’austérité, le diktat de l’étranger et l’endettement. Il recommande de s’appuyer sur les ressources propres et la souscription interne pour garantir la décision souveraine et privilégier le rôle de l’Etat en matière d’investissement et d’emploi.

Le projet alternatif considère également comme une priorité le développement régional, l’emploi, la préservation du pouvoir d’achat des tunisiens, la justice fiscale et le gel des dettes jusqu’à la réalisation d’un audit global de la dette.

Le projet préconise aussi l’augmentation des dépenses de développement à hauteur de 40% et la création de plus de 61 mille emplois. Le projet propose, en outre, d’annuler la capitalisation des trois banques nationales, la mise en place d’une allocation chômage, la suppression des dettes des agriculteurs, la compensation des produits de base et la subvention aux carburants.