1 femme sur 3 est victime de violence

Un nouveau rapport publié par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) présente les résultats de la plus grande enquête mondiale sur la violence à l’égard des femmes , qui révèle l’étendue des abus dont les femmes sont victimes chez elles , au travail, en public et en ligne.
Tout en démontrant la vaste prévalence de la violence à l’égard de femmes adultes, le rapport détaille également les actes de violence physique et sexuelle vécus par les femmes pendant leur enfance.
L’enquête indique que les décideurs politiques doivent reconnaître l’ampleur de la violence à l’égard des femmes et garantir que les réponses apportées couvrent les besoins et les droits de toutes les victimes de violence à l’égard des femmes non seulement en théorie, mais aussi en pratique. « Les chiffres révélés par l’enquête ne peuvent et ne devraient tout simplement pas être ignorés », reconnaît Morten Kjaerum, le directeur de la FRA.

« L’enquête réalisée par la FRA montre que les violences physiques, sexuelles et psychologiques à l’égard des femmes constituent de sérieuses violations des droits humains dans tous les États membres. La vaste étendue de ce problème indique que la violence à l’égard des femmes ne touche pas seulement les victimes, mais se répercute aussi chaque jour sur la société. Il est dès lors indispensable que les décideurs politiques, la société civile et les intervenants de première ligne revoient les mesures permettant de traiter toutes les formes de violence à l’égard des femmes, quel que soit l’endroit où elle se produit.
Des mesures visant à remédier à la violence à l’égard des femmes sont désormais attendues à un niveau supérieur. » L’enquête a interrogé des femmes sur leur vécu en matière de violence physique, sexuel le ou psychologique, y compris la violence domestique. D’autres sujets ont été traités, tels que la traque furtive (stalking), le harcèlement sexuel, les violences subies dans l’enfance, et le rôle joué par les nouvelles technologies dans les abus subis. L es réponses données à l’enquête permettent de tirer ces principales conclusions :

•33 % des femmes, soit 62 millions, ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans ;
• 22 % ont fait l’objet de violence physique et/ou sexuelle perpétrée par un(e) partenaire intime ;

•5 % des femmes ont été violées. Près d’une femme sur 10 qui a fait l’objet de violences sexuelles perpétrées par une personne autre qu’un(e) partenaire indique que l’incident le plus grave a été perpétré par plusieurs auteurs ;

•43 % des femmes interrogées ont vécu une certaine forme de violence psychologique perpétrée par un(e) partenaire actuel (le) ou ancien (ne) telle que l’humiliation en public, l’interdiction de sortie ou la séquestration, l’obligation de regarder du matériel pornographique, et des menaces de violence ;

•33 % ont été victimes de violences physiques ou sexuelles commise s par un (e) adulte pendant leur enfance. Parmi les victimes de violence sexuelle pendant l’enfance, 12 % ont vécu des actes dont la moitié étaient commis par des hommes qu’elles ne connaissaient pas. Ces formes d’abus impliquent généralement des actes tels que l’exhibition des parties génitales par un (e) adulte, les caresses sur les parties génitales de l’enfant ou l’effleurement de la poitrine ;

• 18 % des femmes ont été victimes de traque furtive (« stalking ») depuis l’âge de 15 ans, et 5 % au cours des 12 mois précédant l’entretien. Ceci correspondrait à 9 millions de femmes dans l’UE. 21 % des femmes qui en ont fait l’objet ont dit que la traque a duré plus de deux ans ;

•11 % des femmes ont reçu des avances déplacées sur l es réseaux sociaux ou des courriels ou textos (SMS) à caractère sexuellement explicite.
20 % des jeunes femmes (18 – 29 ans) ont été victimes d’un tel cyber harcèlement ;
• 55 % des femmes ont été victimes d’une forme quelconque de harcèlement sexuel.
32 % des victimes de harcèlement sexuel ont déclaré que l’auteur était un(e) supérieur (e) hiérarchique, un (e) collègue ou un (e) client (e) ;

•67 % n’ont pas signalé à la police ou à un autre organisme l’acte le plus sévère de violence commise à leur égard par un (e) partenaire ;

Source: Agence européenne des droits fondamentaux