Les artisans exerçant dans le secteur de l’orfèvrerie ont organisé, mercredi, un mouvement de protestation devant le siège de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) pour réclamer leur droit de bénéficier de leur part mensuelle d’or pur, estimée à 200 grammes.
Les artisans bijoutiers ont revendiqué, également, la nécessité de leur permettre de recycler l’or cassé, sans avoir à se rendre au laboratoire central (relevant du ministère de l’industrie), pour les quantités dépassant les 300 grammes. Ils ont demandé, en outre, la libéralisation du secteur et la révision du cadre réglementaire organisant le métier de bijoutier, notamment en ce qui concerne la loi des métaux précieux, qui «n’est plus adaptée aux mutations du secteur», selon eux.
Le vice-président de la chambre syndicale régionale des artisans bijoutiers de Tunis (UTICA), Lotfi Mhedhbi, a estimé que « les revendications de la corporation sont simples », ajoutant que le fait de permettre à l’artisan bijoutier de recycler l’or cassé, au lieu de recourir au laboratoire central, est en mesure de lui offrir une marge de manuvre, de manière à dynamiser l’activité commerciale. D’après M. Mhedhbi, il est impératif de renforcer le contrôle du secteur et de faire face au problème du marché parallèle et de la contrebande.
Hassen Tâamallah, artisan, a déclaré à l’agence TAP que l’approvisionnement des artisans en quantités d’or à raison de 40 kg par mois (contre 260 kg auparavant) n’est pas suffisant pour répondre aux besoins du secteur qui compte 1200 professionnels, confrontés à des difficultés matérielles.
La BCT a publié, mardi, un communiqué dans lequel l’institut d’émission a précisé que la décision de la banque de limiter le plafond mensuel en or à 40 kg, seulement, pour répondre aux besoins des professionnels du secteur, fait suite aux effets de l’importation sur la balance des payements ainsi que sur les réserves en devises.
La BCT a rappelé que le coût de l’or fourni pour répondre aux besoins des professionnels a atteint pendant le mois de décembre 2013 et les deux premiers mois de l’année 2014, près de 8,7 MD dont 5 millions de dinars à travers l’importation.