Le rôle de l’économie sociale dans la création de postes d’emploi et le partenariat avec la Belgique dans ce secteur, tels sont les thèmes principaux de la conférence internationale organisée lundi à Tunis.
“Cette conférence a pour objectif de valoriser le rôle de l’économie sociale comme secteur d’emploi et d’annoncer le programme de la visite qu’effectueront les acteurs de l’économie sociale Tunisienne en Belgique du 24 au 29 mars”, a expliqué, dans une déclaration à l’Agence TAP, docteur Ouled Abdallah Belaid, président du Réseau tunisien de l’économie sociale (RTES).
Selon les chiffres du RTES, la Tunisie compte aujourd’hui 42 mutuelles de santé (300.000 adhérents et 3.200.000 bénéficiaires), environ 16.500 associations, 213 sociétés mutuelles de base de service agricole, 13 sociétés mutuelles centrales de service agricole et 2.838 groupements de développement dans le secteur agricole et de la pêche, ainsi que 3 fondations.
L’économie sociale est toute structure ou organisation non gouvernementale exerçant dans le domaine économique et social sans but lucratif, en vue de fournir des services d’assistance sociale, sanitaire ou autre au profit de ses adhérents, selon la définition du RTES.
Dans son allocution d’ouverture de la Conférence internationale, Hafedh Lamouri, ministre de la Formation professionnelle, a affirmé que l’économie sociale est “un facteur très important dans le développement global, mais qui est confronté à des problèmes tels que le manque d’efficacité et de moyens financiers et humains, la faiblesse de la formation des responsables des structures de l’économie sociale, surtout en matière de gestion, l’absence du contrôle financier, la présence d’associations fictives et l’absence de la culture associative en Tunisie”.
“Toutes ces raisons, ainsi que la dépendance quasi- totale de ces structures au financement public ont conduit à une employabilité très faible dans le secteur de l’économie sociale en Tunisie”, a-t-il ajouté.
Le ministre a également indiqué que “le programme de relance de l’économie sociale sera concentré dans les régions intérieures du pays, où le taux de chômage est nettement supérieur à la moyenne nationale”.
Concernant les associations fictives et la relation entre le terrorisme et quelques associations tunisiennes, le ministre de la Formation professionnelle a expliqué, dans une déclaration à l’Agence TAP, qu’une nouvelle loi concernant le financement des associations est en cours d’élaboration. “Une loi qui, si elle est appliquée rigoureusement, mettra un terme au financement illégal des associations que ce soit en termes de terrorisme ou du travail partisan” a-t-il dit.
Il convient de rappeler dans ce cadre que le ministère de la Formation professionnelle est en train d’élaborer un programme stratégique pour relancer l’économie sociale comme facteur d’employabilité en Tunisie.
De son côté, Patrick De Beyter, ambassadeur de la Belgique en Tunisie, a expliqué que l’économie sociale ” renforce la compétitivité et offre de nouveaux horizons pour une employabilité durable et stable”. Il a pris l’exemple des banques coopératives européennes dont “aucune n’a déclaré faillite en continuant à financer ses projets”.
La conférence internationale sur le rôle de l’économie sociale dans la création d’emploi est organisée par le RTES en collaboration avec l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI) relevant du ministère de la Formation professionnelle, la Banque Tunisienne de solidarité (BTS), l’Institut national du travail et des études sociales (INTES) et l’académie “Alensen”.