Quatre partis d’obédience destourienne ont présenté dimanche à Tunis un bilan de leur présence sur la scène politique appelant à la création “d’une forte coalition” qui donne le signal “d’un retour des destouriens” à la scène politique dans le pays.
Les représentants des quatre partis, dont une majorité d’anciens hauts responsables du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, ex-RCD dissous, ont choisi de commémorer ensemble, à Tunis, le 80eme anniversaire du congrès de Ksar Helal, date de la proclamation du néodestour par le leader Habib Bourguiba le 2 mars 1934.
Dans son intervention, Hamed Karoui, président du parti “Mouvement destourien”, a fortement critiqué l’article 15 de la loi électorale qui avait interdit aux anciens constitutionnels démocrates, le parti de l’ex-président Ben Ali, de se porter candidats aux élections de la Constituante.
“Le temps est venu pour un retour des libres destouriens avec plus de force et de fermeté”, a dit M. Karoui, estimant que “les destouriens seront présents dans le prochain Parlement et dans toutes les institutions de l’Etat”.
M. Karoui a assuré que son parti, accusé par certains “d’être un parti mort-né”, dispose d’une représentativité sur tout le territoire et qu’il se prépare pour participer aux prochaines échéances électorales.
Les destouriens évaluent leur potentiel électoral entre 800 mille et un million de voix, soit près d’un quart des 5 millions d’électeurs potentiels.
Pour Mohamed Jegham, président du parti Al-Moubadara, la Tunisie continue aujourd’hui de s’inspirer du leader disparu Habib Bourguiba estimant que les destouriens assument la responsabilité de sortir le pays de la situation difficile où il se trouve.
Proposant un diagnostic alarmiste de la présence des destouriens sur la scène politique, le président du Parti Al- Liqaa Al-Destouri (rencontre destourienne), Sami Chabrek, a proposé la création d’une coalition des quatre partis destouriens.
Il a aussi demandé la mise en place d’une commission pour trouver des consensus politiques en vue de l’annonce, d’ici fin mars, d’un nouveau parti.
Pour sa part, Ahmed Mansour, président du néo-destour, a exprimé un refus catégorique du modèle de société que certaines parties cherchent à imposer aux Tunisiens appelant à soutenir le gouvernement de Mehdi Jomaa “pour mettre le pays sur les rails”, a-t-il dit.
Plusieurs réunions ont été tenues entre les hauts responsables de l’ancien parti au pouvoir en vue de fédérer leurs forces sur la scène politique.
La dernière en date s’est tenu, il y a une semaine à Hammamet, et avait annoncé pour la mi-mars une conférence pour faire le point du parcours des partis destouriens. Un comité restreint avait été chargé d’entreprendre des démarches auprès des dirigeants des partis se réclamant d’un référentiel destourien pour décider de fusionner en un seul et même parti ou fusionner avec l’un des partis destouriens existants.