Exaspéré par les appels à remettre en liberté les prévenus impliqués dans le meurtre de Lotfi Nagdh, le Mouvement Nidaa Tounès a répliqué par une conférence de presse, tenue ce vendredi à son siège à Tunis.
Un des membres du collectif d’avocats commis par le mouvement, Abada Kéfi, a critiqué des propos relayés par certains médias, notamment des stations radio du sud ou lors de manifestations de soutien aux deux auteurs présumés du meurtre encore en détention provisoire pour réclamer leur remise en liberté. Pourtant, a-t-il objecté, la chambre de mise en accusation autant que l’arrêt de la Cour de cassation concluent au bien-fondé des éléments à charge, voire au caractère intentionnel du crime.
Tout en se montrant respectueux du droit de la défense, l’avocat a rappelé que les prévenus avaient été acculés à se pourvoir en cassation pour la deuxième fois consécutive en attendant qu’une nouvelle audience soit fixée.
Et l’avocat de montrer aux journalistes présents des images de la manifestation au cours de laquelle Lotfi Nagdh avait été “lynché”, insistant en particulier sur certains slogans attribués au Mouvement Ennahdha, et d’autres au Congrès pour la République (CPR) et à la Ligue de protection de la révolution à Tataouine. Des banderoles représentées arborent des inscriptions comme “Tataouine, tombeau du Nidaa des RCDistes ennemis”, “le peuple veut assainir le pays” ou encore “Eradication et anéantissement au gang du Nidaa”.
Présent lui aussi à la conférence de presse, le président du Mouvement Nidaa Tounès, Béji Caid-Essebsi, a réaffirmé l’attachement de son parti “à ce que toute la lumière soit faite sur ce qui s’était réellement passé le jour où Lotfi Nagdh avait été lynché”. Selon lui, “la séquence vidéo (image et son) remise à la justice montre bien qu’il s’agissait d’un meurtre prémédité, contrairement aux concluions du premier rapport d’autopsie faisant état d’un cas de décès par arrêt cardiaque”.
La veuve de Lotfi Nagdh s’est plaint au cours de la conférence de presse des provocations subies par sa famille de la part des proches des auteurs présumés du meurtre de son mari, voire de la part de certaines composantes de la société civile, “au point, dit-elle, d’avoir été contrainte de déménager à Djerba”.
S’exprimant dans un tout autre régistre, le directeur exécutif de Nidaa Tounès, Ridha Belhaj, a qualifié l’arrestation d’Imed Dghij de “pas positif dans le bons sens”, en attendant la dissolution des ligues de protection de la révolution. Il a appelé le gouvernement Mehdi Jomaa à remplir ses engagements concernant tous les points prévus par la feuille de route.