Déficit hydrique en Tunisie à partir de 2030

«Même si les ressouces hydrauliques sont actuellement, disponibles, en Tunisie, le recours au dessalement de l’eau de mer ou des eaux saumâtres, s’impose pour répondre aux besoins en eau potable du Sud-Est du pays, outre la poursuite de politique d’exploitation des eaux usées traitées» a souligné une étude présentée, mercredi, à Tunis, par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES).

Intitulée «stratégie de l’eau 2030 : approches et principales orientations », l’étude montre que le bilan des ressources/demandes en 2010 reste largement excédentaire avec une demande de 2689 millions de mètres cubes et des ressources conventionnelles exploitables de 3,09 milliards de mètres cubes, soit un excédent de 401 millions de mètres cubes.

En 2020, la demande en eau, restera, toujours d’après cette étude, encore inférieure aux ressources en eau conventionnelles exploitables. En effet, la demande totale sera de 2721 millions de mètres cubes, alors que les ressources exploitables ne sont que de 2793 millions de mètres cubes. Le dessalement des eaux de mer se développera pour atteindre 24 millions de mètres cubes par an, afin de répondre aux besoins en eau potable du sud-est du pays .

Au-delà de cette date, un déséquilibre va apparaître entre les ressources en eau conventionnelles régularisées et la demande en eau totale dans le pays, ce qui fait qu’à partir de cette date, le recours aux eaux non conventionnelles va prendre un rythme plus important.

En 2030, la demande sera supérieure aux ressources conventionnelles exploitables, cette demande est estimée à 2760 millions de mètres cubes, alors que les ressources ne sont que de 2732 millions de mètres cubes. Le dessalement de l’eau de mer atteindra 46 millions de mètres cubes et les eaux usées utilisées en agricultures s’élèveront à 140 millions de mètre cubes.

Pour l’horizon proche (2030), et dans le domaine de la mobilisation des ressources par de grands barrages, l’ITES a recommandé d’achever dans les plus brefs délais, les ouvrages en cours d’exécution ayant accusé un retard notable dans leur réalisation pour diverses raisons (Sarrat, Melah, Douimis, Tine, El Kebir Gafsa).

Il préconise, encore d’activer les études d’exécution des barrages envisagés afin qu’ils soient opérationnels avant 2030, à savoir les barrages de Tessa, Mellegue Amont, Béja, Eddir, Melah amont, Khanguet Zazia et Chafrou.

Il s’agit, aussi, d’accélérer l’achèvement des études de surélévation de certains barrages et d’engager leur réalisation au cours de la prochaine décennie. Ces barrages sont ceux de Bouhertma, Ghezala, Sidi Saad et Nebhana et de lancer dès à présent les études d’avant projets de nouveaux sites des barrages pour les générations futures qui seront opérationnels à l’horizon 2050.