Le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou a affirmé jeudi que son département avait mis en uvre tous les moyens dans l’affaire Chokri Belaid et qu’il informerait l’opinion publique du travail accompli par ses services lors du transfert de l’affaire vers la juridiction pénale.
Lors d’une séance d’audition par la commission des droits, des libertés et des relations extérieures de l’Assemblée nationale constituante, Ben Jeddou a précisé que plusieurs directions du ministère étaient saisies de l’affaire « une première dans le pays », a-t-il soutenu. Quelque 25 mille appels téléphoniques ont été analysés dans l’environnement proche du crime peu avant qu’il ne soit commis et le jour de l’assassinat, le 6 février 2013, a-t-il dit.
Ben Jeddou a également rappelé que 13 personnes directement impliquées dans le crime avaient été arrêtées, de même qu’il a été procédé à 1500 auditions et plus de 100 descentes , louant les efforts consentis par les forces de sécurité dans cette affaire qu’il qualifie de « politique ».
Au sujet des commanditaires de l’assassinat du point de vue de la planification et du financement, Ben Jeddou a estimé que cette question était du ressort du juge d’instruction qui diligente l’enquête.
Sur un autre plan, le ministre de l’Intérieur a souligné les efforts déployés par les forces de sécurité pour faire régner l’ordre dans le pays, en particulier durant la période des fêtes de fin d’année et quelques jours avant le parachèvement du Dialogue national, la formation du nouveau gouvernement et la promulgation de la Constitution, au moment même ou « certaines parties tentaient d’entraîner le pays dans une spirale de violence », a-t-il noté.
« Les terroristes voulaient renverser l’Etat civil et créer des émirats (islamiques) au sud, au centre et au nord », mais leurs tentatives ont été déjouées par les forces de sécurité, a-t-il ajouté. Des terroristes sont arrêtés quotidiennement, a-t-il assuré, sans que cela ne soit annoncé instantanément par le département pour ne pas faire peur aux Tunisiens et porter préjudice au tourisme et à l’investissement.