Les formes, les origines et la lutte contre l’échec scolaire ont été au centre d’un Forum organisé samedi matin au Centre Culturel et sportif d’El Menzah 6 à Tunis par l’Association Sawtouna.
Le Forum ayant pour thème “La prévention de l’échec scolaire” s’est tenu en présence d’un nombre de parents, d’élèves, d’éducateurs, de psychologues et de représentants du ministère de l’éducation.
La notion d’échec scolaire est complexe car elle est au croisement de plusieurs disciplines (sociologie, psychologie, pédagogie) a indiqué M.Nabil Abdeljaoued, premier conseiller de communication et d’orientation psychopédagogique, formateur et responsable de la formation au sein de l’Association de la culture et l’éducation à la citoyenneté.
La situation en Tunisie devient alarmante avec un taux remarquable d’échec et d’interruption scolaires enregistrés surtout ces dernières années, a-t-il indiqué, précisant que les formes de l’échec scolaire se manifestent généralement par les redoublements, les mauvais résultats, l’abandon prématuré des études, le désintérêt scolaire, le handicap socioculturel et les absences à répétition.
“Les causes de l’échec scolaire sont également multiples dont le manque de discipline dans les écoles, l’absence d’interventions ciblées pour les enfants en difficultés souffrant de troubles intellectuels ou psychoaffectifs, l’absence de cellules d’action sociale et de bureaux d’écoute ou encore le manque d’équipements modernes et appropriés, l’absence de formation continue pour les enseignants ainsi que les conditions économiques de certains élèves (pauvreté) ou l’absence de stabilité au sein de la famille”, a-t-il relevé.
Pour prévenir, il faut repérer les élèves en difficultés dès la maternelle, identifier les difficultés au croisement de plusieurs données significatives, développer des méthodes pédagogiques basées sur l’apprentissage de la réflexion critique et instaurer une complémentarité entre les établissements publics et la société civile, a souligné M.Mohamed Kamel Gharbi, Président du centre de la citoyenneté et de la démocratie et président du réseau Tunisien de la justice transitionnelle.
L’évaluation du système éducatif, les connaissances de la psychologie du jeune enfant, l’apport des parents et de l’enseignant sont autant d’outils permettant de lutter contre l’échec scolaire en Tunisie, a indiqué Mme.Naziha Rjiba, militante des droits de l’homme et enseignante de langue arabe, journaliste et écrivaine.
L’accompagnement de l’élève en difficulté est primordiale, a indiqué MMe.Ahlem Boufaied, orthophoniste et présidente de l’association africaine du développement des apprentissages. “Les parents peuvent réagir vite en cas d’échec scolaire. Ils doivent comprendre le problème de leur enfant et s’intéresser à sa scolarité” a-t-elle fait remarquer.