Poursuivons le projet de construction de la Tunisie démocratique, comme le voulait Chokri Belaid, a clamé Besma Khalfaoui, veuve du martyr.
S’exprimant, lors d’une manifestation oratoire organisée, samedi, à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, à l’occasion de la commémoration du 1er anniversaire de l’assassinat du secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU), Besma Khalfaoui a appelé les Tunisiens à resserrer les rangs face aux manoeuvres visant à mettre en péril la sécurité et la souveraineté du pays.
Il est impératif de mettre en place “une nouvelle politique sécuritaire” qui “conjure le terrorisme et garantit l’application de la loi et l’indépendance de la justice”, a-t-elle soutenu. Les terroristes ne sont que “les victimes de la marginalisation, de la pauvreté et du chômage”, a-t-elle estimé, appelant à les contrer par le dialogue et l’application de la loi, loin de la liquidation physique. “Notre objectif étant d’instaurer un Etat civil et démocratique garant des droits de l’Homme”, a-t-elle encore insisté.
“Nous sommes déterminés à demander des comptes à ceux qui cherchent à enterrer le dossier de l’assassinat de Chokri Belaid et le fondateur du parti du Courant populaire, Mohamed Brahmi, à travers les mécanismes de droit positif tunisien”, a-t-elle expliqué. “Plus que jamais, le ministre de l’Intérieur est appelé à informer le peuple tunisien des arrestations opérées dans le cadre de ce dossier, l’objectif étant de dissiper les doutes et de barrer la route aux semeurs de la discorde en Tunisie”, a-t-elle revendiqué.
Besma Khalfaoui a vivement critiqué la décision du président de la République, Moncef Marzouki de fêter l’adoption de la Constitution le jour même de la commémoration du 1er anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaid. Il s’agit “d’une manoeuvre sciemment menée dans le dessein de détourner l’attention de l’opinion publique”, a-t-elle estimé, faisant remarquer “qu’il aurait été plus judicieux pour le président Marzouki de faire ses excuses à un peuple qui n’oubliera jamais ses martyrs”.
Prenant la parole, Mbarka Brahmi, veuve du martyr Mohamed Brahmi, a pointé du doigt le mouvement Ennahdha au sujet des assassinats politiques en Tunisie, dénonçant la mobilisation de l’appareil de l’Etat en vue d’effacer les traces du crime perpétré contre les politiciens, les sécuritaires et les soldats.
“Les Tunisiens savent pertinemment que ces assassinats sont le résultat d’un discours prôné par les dirigeants du mouvement Ennahdha qui n’ont cessé de dresser les mouvements salafistes contre le peuple et les politiciens”.
Lors de cette manifestation, les veuves de nombreux martyrs ont tour à tour pris la parole pour réaffirmer l’engagement à poursuivre les sacrifices consentis par les martyrs au service de l’invulnérabilité de la Tunisie. Une marche partant d’El Jallez jusqu’à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis avait été organisée, samedi, à Tunis, à l’appel du Front populaire, à l’occasion de la commémoration du 1er anniversaire de l’assassinat du secrétaire général du PPDU, Chokri Belaid. Plusieurs citoyens ont participé à cette manifestation en présence d’un important dispositif sécuritaire.