« La Constitution et après ? », tel est le thème de la rencontre organisée, mardi soir, à Tunis par l’Association des Tunisiens des grandes écoles (ATUGE) dans le cadre du cycle des mardis de l’ATUGE pour l’année 2014.
Plusieurs constitutionnalistes et académiciens ont pris part à cette rencontre marquée, notamment par la participation de deux membres du gouvernement de Mehdi Jomaa, à savoir Hédi Larbi et Nejla Harrouche, respectivement ministre de l’Equipement, de l’aménagement du territoire et du développement durable et ministre du Commerce et de l’Artisanat. Ghazi Ghrairi, modérateur de la rencontre et secrétaire général de l’Académie internationale de droit constitutionnel a fait valoir que la nouvelle Constitution tunisienne adoptée le 26 janvier 2014, « n’est pas le reflet des élections du 23 octobre 2011 ».
D’après lui, la Constitution est le reflet des rapports de force qui ont eu une influence particulièrement déterminante sur les choix de la Loi fondamentale. « Une bonne Constitution est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour une démocratie », a-t-il soutenu, estimant qu’une « Constitution ne vaut que par la société qui va la mettre en oeuvre », allusion faite aux propos du leader Habib Bourguiba le 15 octobre 1970 lorsqu’il déclara : « une Constitution n’est jamais parfaite et elle ne vaut que ce que valent les hommes qui la mettent en uvre. Ceux-ci lui assurent le succès ou la condamnent à l’échec. Il n’existe pas de Constitution idéale ».
Abordant le volet socio-économique de l’après Constitution, Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), chargé de la jeunesse et de la femme a préconisé une approche tri- dimensionnelle basée, d’une part, sur une dimension économique et politique visant la promotion et l’encouragement des investissements étrangers et, d’autre part, une dimension sociale concrétisée par des mesures révolutionnaires et urgentes permettant de résorber le chômage et de réduire le taux de pauvreté.
Le débat du prochain mardi de l’ATUGE portera sur les priorités de premier rang dans les réformes pour les trois prochains mois.
L’association estime qu’un débat doit être centré sur les mesures urgentes à prendre pour « engager un dialogue crédible entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur des priorités de développement ». Il s’agit aussi selon l’association de parvenir à « un regain de confiance pour stimuler l’économie et l’emploi et lancer des préparatifs à de grandes réformes »