Des marins-pêcheurs, des armateurs de la pêche au chalut et des exportateurs de fruits de mer se sont rassemblés, lundi, au port de pêche de Sfax, pour exprimer leur rejet de l’article 54 de la loi des finances pour l’année 2014 qui impose de nouveaux impôts considérés par les protestataires comme un fardeau de plus.
Ils ont, dans ce cadre, demander de suspendre cet article lors de l’approbation de la loi de finances complémentaire, attendue. Dans des déclarations au correspondant de l’agence TAP à Sfax, des professionnels du secteur ont fait part de leur colère contre les nouvelles mesures fiscales.
Ils ont souligné qu’ils “sont les seuls à “payer la facture”, ce qui va accentuer la dégradation de la situation matérielle du maillon faible du secteur de la pêche constitué par les marins-pêcheurs, les affréteurs de la pêche au chalut, d’après eux.
Certains autres ont expliqué que “les industriels contrôlent les prix de vente à l’exportation, ce qui leur permet de fuir les mesures fiscales, à travers la réduction des prix d’achat des produits auprès des marins- pêcheurs et des affréteurs, alors que ces derniers supportent le poids des taxes et des impots”.
Dans son commentaire face à cette situation, le président de l’Union nationale tunisienne de la pêche et de la pisciculture, Ali Chéour, n’a pas nié cet état de fait, affirmant que “malheureusement, ceux sont les marins-pêcheurs et les affréteurs qui supportent, en fin de compte, le poids des mesures fiscales, même la taxe de 2 pc imposée aux industriels à l’exportation, au titre du repos biologique”.
Il a ajouté que les protestations des marins-pêcheurs et des affréteurs se poursuivent sous forme de grève ouverte entamée le 25 janvier 2014 avec l’adhésion des professionnels de Sfax, Mahdia, Sousse, Monastir, La Goulette, Bizerte et Tabarka, expliquant que la production va se limiter à la pêche côtière.
Dans ce sens, Chéour a indiqué qu’une réunion des professionnels avec le président de la commission des finances à l’Assemblée nationale constituante (ANC) est prévue pour vendredi, afin d’examiner les problèmes découlant de l’article 54 de la loi des finances et les moyens de les éviter.
Les professionnels ont, en outre, soulevé une série de problèmes et de difficultés pour le secteur de la pêche, et appelé à des mesures, notamment le réexamen de la loi sur le repos biologique et ses conséquences sur la concurrence déloyale, la révision des textes législatifs organisant le secteur, la réunification de tous les services de la pêche dans une structure unique autonome, l’unification de la prime des hydrocarbures entre les marins-pêcheurs du nord, du sud et du centre, et l’assurance sur la vie des marins-pêcheurs et les risques professionnels qu’ils encourent.
Le gouvernorat de Sfax compte 273 sur un total de 346 embarcations de pêche au chalut répartis sur les différents ports de pêche de la Tunisie, de même qu’il participe à concurrence de 70 pc dans l’effort national d’exportation.