La ville de Médenine a vécu, mercredi, au rythme d’un mouvement de protestation et d’affrontements entre des manifestants utilisant des pierres et des forces de sécurité qui ont répondu en faisant usage de bombes de gaz lacrymogène.
Les établissements bancaires de la région ont fermé leurs portes et les établissements scolaires ont suspendu les cours, à la suite de l’accentuation des protestations d’habitants, depuis la nuit du mardi à mercredi.
Ces protestations interviennent en raison d’une décision issue de la réunion tenu, mardi, au siège du ministère de l’Enseignement supérieur, pour constituer une commission mixte des gouvernorats de Médenine et de Gabés, en vue de rapprocher les points de vue et chercher une solution consensuelle autour de la création d’une faculté de médecine pouvant satisfaire toutes les parties.
Les habitants ont considéré que c’est une tentative pour revenir sur la décision ministérielle de créer une faculté de médecine à Médenine a déclaré Dr Naoufel Haddad, président de la commission pour la création de cette faculté, qui avait assisté à la réunion.
Cette décision a provoqué des mouvements de protestations qui avaient démarré, mardi, avec une marche populaire au cours desquels des pneus ont été brûlés, aux différentes entrées de la ville, pour se poursuivre, mercredi. Des citoyens se sont rassemblés devant l’Union régionale du travail (URT), puis devant le gouvernorat, pour demander l’application de la décision de création d’une faculté de médecine à Médenine.
Ces rassemblements populaires ont bloqué les accès à la ville eu provoqué l’étouffement de la circulation, au centre-ville. Une réunion a été tenue, mercredi matin, au siège de l’URT de Médenine, avec les membres du comité pour la création de la faculté de médecine et des représentants régionaux de l’URT, de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (URICA) et d’organisations des droits de l’Homme, ainsi que de composantes de la société civile.
Elle a abouti à différentes décisions, notamment la publication d’un communiqué de grève générale régionale dont la date sera fixée ultérieurement, la mise en place de comités d’encadrement des mouvements populaires, afin d’éviter à la ville les actes de violence et de pillage, tout en maintenant les pressions pour l’exécution de la décision de création d’une faculté de médecine et sa publication au journal officiel.
Le gouverneur de Médenine, Hamadi Mayara, a considéré que la décision a été mal interprétée, tout en évoquant des contacts qu’il avait effectué avec le chef du gouvernement qui a souligné qu’il n’y a pas de revirement concernant la création d’une faculté de médecine à Médenine. Il a, en outre, indiqué que la conjoncture actuelle marquée par la prise de fonction du nouveau gouvernement peut retarder l’obtention d’un texte écrit concernant la décision de créer une faculté de médecine ou sa publication au journal officiel, ni même la possibilité pour le ministre de l’Enseignement supérieur d’envoyer un message pour calmer les esprits des habitants de Médenine, selon lui.
Par ailleurs, les composantes de la société civile et les représentants des partis politiques vont tenir, mercredi après-midi, une réunion au siège de la municipalité de Médenine, pour examiner les prochains mouvements et rendre public une position commune concernant cette question.
Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur a rendu public un communiqué dont l’agence TAP a reçu une copie qui annonce qu’il n’y a aucun changement à la décision prise à l’issue du conseil ministériel restreint du 21 novembre 2013 à propos la création de facultés de médecine dans des régions intérieures dont Médenine et que des étapes pratiques ont été parcourues sur la voie de leur concrétisation.