“Les pertes quotidiennes de la grève menée par les agents de la douane, depuis quatre jours successifs, sont estimées à environ 100 MD (millions de dinars)”, a affirmé, dimanche, Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).
Elle a averti, dans une interview exclusive accordée à l’agence TAP, qu’outre ce coût “suicidaire” pour l’économie tunisienne, «si cette grève n’est pas suspendue, nous risquerons la fermeture de plusieurs entreprises et la perte de milliers d’emplois », appelant le président du gouvernement démissionnaire Ali Larayedh à trouver “une solution urgente pour résoudre ce problème”. .
D’après la responsable, cette situation risque, par ailleurs, de provoquer des pénuries en certains produits de base, en l’occurrence le blé destiné aux minoteries, sachant que deux bateaux transportant cette matière sont bloqués en mer ». Bouchamaoui a évoqué, dans le même contexte, le risque pour les produits périssables et les pénalités de retard de livraison qui seront payées par les exportateurs tant tunisiens qu’étrangers, notamment les équipementiers (fabricants d’équipements automobiles) et les industriels du textile.
A cela s’ajoute, a-t-elle encore dit, cette mauvaise image véhiculée sur le climat d’affaires en Tunisie, “au moment où nous devons rassurer les sociétés implantées sur notre territoire et attirer de nouveaux investisseurs étrangers”. «Avec ce blocage complet des ports et des aéroports dans toute la République, on sent comme si toute l’économie tunisienne est prise en otage», a-t-elle déploré.