« L’approbation de l’amendement de l’article 19 de la loi sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics (OPP) constitue un message très fort pour mettre les bâtons dans les roues au nouveau gouvernement, à tout moment », a indiqué, dimanche, la présidente de l’organisation patronale, Mme Wided Bouchamaoui.
Accordant une interview exclusive à l’agence TAP, la responsable à estimé que cet amendement, stipulant que le retrait de confiance à un ministre peut se faire à la majorité des 50% +1, vise à « limiter la liberté d’action des ministres du prochain gouvernement », alors que la Tunisie a besoin aujourd’hui plus que jamais « d’un gouvernement stable, indépendant et fort ».
Et d’avertir que « si la situation de blocage politique tarde encore à être résolue, la Tunisie risque d’être confrontée à des répercussions catastrophiques, aussi bien à l’échelle économique et sociale que politique ».
S’agissant de la constitution, la présidente de l’UTICA a noté que « ce document regroupe plus de 40 articles garantissant les différents droits humains, dont l’éducation et la santé. En revanche, il n’englobe aucun article qui encourage le travail, ni l’initiative privée ».
Ainsi, elle a jugé que « cette nouvelle constitution a un caractère d’assistanat » et qu’elle « ignore la valeur du travail », une des revendications qui ont été à l’origine de la révolution.
Par ailleurs, Mme Bouchamaoui a estimé que 2014 sera une année difficile et qu’elle subira toutes les séquelles des problèmes qu’a connus le pays depuis la Révolution jusqu’à ce jour.
« En fait, le taux de croissance pour 2014 ne dépassera pas les 3% », a indiqué la responsable ajoutant qu’il serait difficile d’obtenir des emprunts auprès des bailleurs de fonds, d’autant plus que notre notation souveraine s’est largement dégradée.
« Il est même peu probable que le Fonds Monétaire International (FMI) accepte de débloquer la deuxième tranche du crédit accordé à la Tunisie, d’un montant de 250 millions d’euros, lors de son conseil d’administration prévu pour le 29 janvier courant, et ce, en raison du manque de visibilité politique », a-t-elle encore dit.