Plusieurs dirigeants de l’opposition ont affirmé, vendredi, leur opposition au maintien de certains ministres du gouvernement Larayedh dans le prochain cabinet de Mehdi Jomaa.
Ce maintien va l’encontre des dispositions de la feuille de route et des compromis conclus entre le Quartette et les partis participant au Dialogue, ont-ils souligné, vendredi, à l’Agence TAP. Samir Taieb, porte-parole d’Al-Massar, a indiqué que son parti ne soutiendra point le gouvernement de Mehdi Jomaa s’il comptait des ministres du cabinet sortant.
« La situation actuelle commande de rompre définitivement avec le gouvernement Larayedh et requiert la formation d’un cabinet de compétences indépendantes », a-t-il soutenu. Et d’ajouter: Garder d’anciens ministres à des postes clés tels que les départements de l’Intérieur et des Communications qui ont un rapport direct avec les élections, est “un point négatif” qu’on ne peut tolérer.
Pour sa part, Zied Lakhdhar, dirigeant du Front populaire et secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, a appelé le Quartette parrain du Dialogue à exiger le respect de la feuille de route. Le Front populaire, a-t-il soutenu, refuse le maintien de ministres du gouvernement Larayedh pour refaire un “gouvernement de la Troika III”.
Seul un gouvernement de compétences indépendantes, objet de consensus, est habilité à faire sortir le pays de la crise, a-t-il estimé. De son côté, le secrétaire général de Nidaa Tounes, Taieb Baccouche, qualifie de grosse “erreur” le fait de garder des ministres du gouvernement Larayedh, affirmant la nécessité de respecter les dispositions de la feuille de route, objet d’un large consensus. Il a ajouté que le gouvernement sortant assume la responsabilité de l’échec de sa mission sur tous les plans, notamment dans le traitement des dossiers de la sécurité, du terrorisme et des assassinats politiques.
Issam Cheebi, porte-parole d’Al-Joumhouri, estime, pour sa part, que le maintien de certains ministres du gouvernement Larayedh dans le cabinet Jomaa lui ferait perdre “un large appui indispensable à sa réussite”. Il a, dans ce contexte, rappelé que son parti a émis des réserves sur la nomination de Mehdi Jomaa. Selon lui, le futur gouvernement doit être composé de ministres technocrates et indépendants, censés s’employer à la révision de la loi de finances, à la neutralité de l’administration et au rétablissement de la sécurité.