Les déclarations de l’ancien Directeur général de la sécurité militaire Ahmed Chabir, comportent « beaucoup d’allégations à charge contre l’ancien chef d’état-major interarmes le général Rachid Ammar », a jugé, mardi, le ministre des Droits de l’Homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou lors d’une conférence de presse tenue pour dresser le bilan de son département.
A une question de l’agence TAP sur l’impact des déclarations de Chabir sur les efforts visant à faire la lumière sur les péripéties ayant entouré les évènements de la révolution, Dilou a indiqué « s’être longuement entretenu avec Rachid Ammar et n’avoir perçu chez lui qu’un grand sens de patriotisme. La simple idée que l’armée nationale ait pu songer à s’approprier le pouvoir est de ce fait inenvisageable». Et d’assurer : « La version exacte du déroulement des évènements de la révolution sera complétée après la mise en place de l’instance Vérité et dignité ».
S’agissant de l’examen des affaires des martyrs et blessés de la révolution par la justice militaire, Dilou a expliqué : « personnellement, j’estime que l’examen de ces affaires par la justice militaire lui fait porter un trop lourd fardeau dès lors que les dossiers soumis à la justice militaire manquent de preuves et d’arguments ».
L’avocate de la partie civile, Me Leila Hadded avait indiqué, lundi, à la TAP, que les récentes déclarations de Chabir « tendent de perturber le déroulement de l’affaire des martyrs et blessés de la révolution du Grand Tunis qui implique d’anciens hauts responsables sécuritaires dont l’ancien chef de la garde présidentielle, Ali Seriati », rappelant que 80% des dossiers des martyrs et blessés de la révolution ont été classés sans suite.
A noter qu’aucune annonce officielle sur la liste définitive des martyrs et des blessés de la révolution n’a été faite et que les circonstances exactes des évènements survenus à Tunis lors du déclenchement de la révolution demeurent inconnues. Selon Me Hadded, la cour d’appel militaire avait décidé, lundi, de convoquer le général Rachir Ammar, le Directeur général de la sécurité militaire Ahmed Chabir et le journaliste Samir El Wafi pour les auditionner dans cette affaire après les déclarations faites par Chabir lors d’une émission télévisée sur la chaîne privée « Attounissia ».