Les trois villes de Fernena, Ain Draham et Ghardimaou (gouvernorat de Jendouba) ne partagent que les tristes chiffres de leur faible indice de développement et peut-être l’espoir de voir un jour de grands chantiers s’installer pour annoncer un début de changement et la fin de la marginalisation.
Selon un rapport régional, ces trois villes enregistrent les plus faibles taux de développement du pays au niveau des indices de la pauvreté, du chômage, de l’illettrisme du nombre des familles démunies, de l’enseignement secondaire et supérieur, de l’assainissement et de l’eau potable.
Chômage: C’est à Ain Draham que le taux de chômage est le plus fort avec 28 % de la population selon les chiffres de 2013, suivi de Fernana avec 27% puis Ghardimaou (20%), alors qu’au niveau national le taux est de 14%.
Pauvreté: Les indices de la pauvreté sont frappants dans la ville de Fernana avec un taux de 14,2% selon les statistiques de 2012. Pour Ghardimaou et Ain Draham, il est de 13%.
Illettrisme: Le taux d’analphabétisme est particulièrement élevé à Fernana avec 47%. Ghardimaou et Ain Draham enregistrent respectivement un taux de 41% et 38%. A noter que le taux d’analphabétisme à Fernana représente presque le double du taux national estimé à 25%.
Familles démunies: Sur 200 familles habitants Ain Draham, 60 comptent parmi les démunies. Elles sont 38 et 25 familles démunies sur 200 à Fernana et Ghardimaou. Le nombre des familles démunies à Ain Draham représente le double de la moyenne régionale et le triple de la moyenne nationale.
Enseignement secondaire et supérieur: La moyenne régionale de cet indice est de 30% soit huit points de moins que la moyenne nationale. Fernana connaît le taux le plus bas du pays avec seulement 20%.
Eau potable et au réseau d’assainissement: Evoquant les indices d’adduction d’eau potable et la connexion au réseau d’assainissement, différentes sources ont révélé que seulement 17% des habitants de la délégation de Fernana sont connectés au réseau d’eau potable, suivie de Ain Draham où 35% des habitants profitent du réseau et 49% à Ghardimaou.
Ces indices suscitent une grande inquiétude en comparaison avec la moyenne nationale qui dépasse 70 pc (89% à Tunis). C’est aussi alarmant que frustrant, si on considère que le gouvernorat de Jendouba est un véritable réservoir stratégique qui dispose de 40% des réserves d’eau du pays.
S’agissant de l’indice de connexion au réseau d’assainissement, la délégation de Fernana est la plus faiblement connectée. Selon le rapport, ce taux ne dépasse pas 6%. C’est un indice inquiétant en comparaison avec le taux de connexion au réseau d’assainissement dans d’autres délégations du pays qui est de 99%.
Selon le rapport, ces indices reflètent un développement déséquilibré entre les secteurs d’une part et les régions d’autre part. Une telle situation nécessite une étude approfondie permettant de réexaminer les investissements et le budget consacrés au développement dans ces délégations en vue de mettre fin à la marginalisation qui a tant privé les habitants de leurs droits socio-économiques.