Les travaux de réalisation de l’autoroute Sfax/Gabés que réalise l’Etat tunisien, depuis avril 2010 moyennant des fonds estimés à 817 millions de dinars (MDT) sont, totalement, en suspens au niveau de trois de ses six tranches, à cause de problèmes fonciers.
Des sources responsables imputent les raisons du retard de cet important projet à des difficultés foncières et financières qui entravent le travail de l’entreprise chargée des travaux de ces parties et les efforts de l’autorité de tutelle pour trouver des solutions afin de régler cette crise qui perdure depuis des mois.
A ce propos, le chargé de l’information et de la communication au ministère de l’Habitat et de l’Environnement, Lotfi Chatti, a indiqué au correspondant de l’agence TAP à Sfax que les problèmes fonciers sont les principaux obstacles et sont dus à la non-régularisation de certains dossiers de terrains, en raison de différends avec les propriétaires, surtout dans les délégations de Meharés, Ghriba et Skhira.
Il a expliqué que la surface totale pour la réalisation du parcours de l’autoroute est estimée à environ 1435 ha composés de 848 parcelles de terrains, entre privés et terres domaniales. L’attaché de presse du ministère a, en outre, ajouté que les retards dans la régularisation de la situation foncière est due, notamment, à l’absence de titres de propriété des terrains concernés, ce qui empêche l’entrepreneur de reprendre les travaux.
En outre, dix propriétaires de terrains refusent d’appliquer les accords conclus et les régularisations effectuées par l’intermédiaire de la justice.
Dans ce cadre, une commission composée de représentants du ministère du Développement et de la Coopération internationale et ceux de la Justice et de l’Equipement et de l’Habitat, et de l’Office national de la topographie ont tenu,jeudi dernier, une réunion pour l’examen des problèmes faisant obstacle à la réalisation de projets d’infrastructure en suspens, comme l’autoroute Sfax/Gabés.
S’agissant des problèmes financiers, ils concernent, selon la même source, les demandes de compensations reclamées par les entrepreneurs pour les pertes qu’ils ont subies après la révolution, à la suite des sit-ins et des pillages de chantiers. Les indemnités de retard s’accumulent de jour en jour, avec les retards estimés, jusqu’à maintenant, à 16 mois.
En raison de cette situation catastrophique, le taux d’avancement des travaux stagne au niveau 65 pc et les parties concernées estiment que les délais de réception définitive seront encore reportés sine die, alors qu’elle était programmée pour la fin de 2013 et, auparavant, à septembre 2012.
Par ailleurs, ces retards vont se répercuter sur l’image de la Tunisie et sa crédibilité, auprès des donateurs internationaux, surtout la Banque européenne d’investissement (BEI) qui finance le projet à concurrence de 50 pc.
Les ministres de l’Equipement, dans les gouvernement d’après la révolution, Yassine Brahim et Mohamed Salmane avaient effectué des visites dans la région, respectivement en avril 2011 et mars 2012, pour tenter de régler les problèmes relatifs à l’arrêt des chantiers de l’autoroute Sfax/Gabès, à la suite des troubles et des sit-ins.
Ils avaient appelé à faire preuve d’esprit de responsabilité, à faire prévaloir l’intérêt public et à préserver ce projet qui va avoir des retombées économiques et sociales, surtout qu’il va aider à la création de près de 4000 postes d’emploi, soit 20 postes pour chaque kilomètre. Des entrepreneurs avaient, alors, mis en garde contre l’impact négatif de ces troubles sur le projet, ainsi que sur leurs entreprises qui sont, actuellement, menacées de faillite, d’après leurs déclaration au correspondant de la TAP.